Transition: faute de mieux, une co-gestion

Publié le par sammy rasolo

                  Les négociations reprennent. Les émissaires de Andry Rajoelina et ceux de Marc Ravalomanana se retrouvent depuis jeudi dans les locaux de l'ambassade du Sénegal. L'objectif est officiellement de parvenir à une sortie consensuelle de la crise. Apparemment, le camp Andry Rajoelina est conscient qu'il n'arrivera pas à gérer la transition tout seul. Et d'ailleurs, il n'a aucune legitimité pour le faire. Il n'a reçu aucun mandat du peuple pour le faire. Il avait ses quelques milliers de partisans dont des extrêmistes particulièrement nuisibles. Et c'est tout. Mais il ne s'est pas gêné pour suspendre la plupart des Institutions de la République. D'où, le mieux est qu'il ne se mêle plus de politique. Il a ssez détruit le pays. Mais c'est à lui de décider. Ce que l'on peut tolérer, tout au plus, c'est une co-gestion de la transition. Mais ce n'est pas la meilleure solution puisqu'une transition bicephale risque la paralysie à chaque divergence d'opinion des deux leaders. Et les deux chefs d'une transition penseront plus à la prochaine élection présidentielle qu'au développement du pays. L'ideal serait la gestion par une entité neutre.
                  Le vrai problème est de trouver cette entité neutre. Elle aurait pu être l'Armée si celle-ci ne s'était pas autant discreditée.  Comment pourrait-on faire confiance à une institution censée être l'ultime rempart contre l'anarchie et l'illegalité alors qu'elle s'est mise du côté des putschistes ?
                  Elle aurait pu être le FFKM mais il est paralysé par la dissension. Surtout entre l'Archevêque Razanakolona et le Pasteur Rasendrahasina.
                  La société civile, elle, n'est pas neutre. Elle est composée de différents groupements, associations et syndicats. Il sera difficile pour ces différents groupements et associations de former une entité. Tout simplement parce qu'ils se sont engagés pour l'un ou l'autre camp tout au long de la crise. Et par ailleurs ils sont trop nombreux. Sur quels critères pourra-t-on retenir les uns et écarter les autres ?
                  D'où faute de mieux, il faudra sans doute se résigner  à une co-gestion mais les leaders qui pensent se présenter à la prochaine élection présidentielle doivent s'abstenir de participer aux Institutions de la transition. Ils doivent laisser cette transition aux "séconds couteaux". Ce que personne ne tolérera c'est que l'on confie les charges de Chef de l'Etat à un putschiste. 
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