Indépendance: Débauche de moyens sans transparence

Publié le par sammy rasolo

                       Nicolas Sarkozy a decidé de supprimer le traditionnel "garden party" du 14 juillet ainsi que le classique concert sur le Champ de Mars. Il vient, en outre, de demander à son gouvernement d'appliquer un certain nombre de mesures sur le nombre des conseillers des ministres et des secrétaires d'Etat, des véhicules et logements mis à leur disposition. Le but est de parvenir aux normes fixées par l'Union Européenne en matière de déficit budgétaire et du taux d'endettement de l'Etat par rapport au PIB. Sur la retraite, pour essayer de juguler  un énorme déficit , son gouvernement propose dans un projet de loi de reporter l'âge du départ à la retraite de 60 à 62 ans et de rénoncer à certaines niches fiscales mises en place au début de son mandat. Il refuse de prononcer le mot "rigueur" mais l'opinion a bien compris que la France, comme beaucoup d'autres pays européens, y est contrainte. A Madagascar, le cinquantième anniversaire de l'Indépendance vient d'être somptueusement fêté. Un jubilé, sans doute, se doit d'être célébré comme il faut. Et par ailleurs, il est vrai que la rigueur est déjà une réalité quotidienne pour les Malgaches. Surtout  depuis l'avènement du régime putschiste. Ainsi, il n'y a rien d'étonnant si la population a tenu à jouïr des spectacles et des activités ludiques gratuits. Mais, par contre, il est difficile de ne pas se poser des questions sur leurs financements. Le pouvoir actuel n'a reçu aucun mandat du peuple pour gérer les finances publiques alors le minimum de bienséance est qu'il fasse preuve de modestie et de retenue dans ses dépenses. Or il verse carrément dans l'ostentatoire. Alors, l'opinion est en droit de demander  une transparence totale sur les dépenses liées à la célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance et de l'origine de leurs financements. 

                    Le pouvoir tégéviste se joue en effet de tous les pronostics. La banque mondiale predisait à leur endroit l'asphyxie financière à plus ou moins brève échéance il y a quelques mois. Madagascar n'y est pas encore même si c'était la panique à un certain moment. L'Etat survivait grâce aux bons de trésor qui commençaient à ne plus trouver preneurs. Il est vrai que, entretemps, Wisco est venue soulager les illégaux de leurs soucis d'argent par un apport d'une centaine de millions de dollars. La somme a-t-elle été entamée ? Il y a de fortes chances pour qu'elle l'est quand on sait que le pays est privé de toute aide budgétaire extérieure. A moins que de bonnes âmes charitables aient decidé d'offrir les spectacles et activités ludiques aux Malgaches. Mais même si c'est le cas, il faut aussi que le public soit informé pour quelles contreparties. Tout simplement parce que la "génerosité" n'est jamais désintéressée de la part d'un homme d'affaires.

                     La transparence est l'un des critères d'appréciation de la bonne gouvernance. Et elle est encore plus exigible quand un dirigeant non élu devient, de fait, gestionnaire de deniers publics. Madagascar, au lieu d'une loi de finances, fonctionne actuellement avec une ordonnance de finances. Mais cette ordonnance, au niveau des recettes, intègre des aides budgétaires extérieures qui ne viendront pas puisque les partenaires de Madagascar en ont decidé ainsi. D'où, nécessairement, des dépenses doivent être abandonnées. Tout ceci soulève des questions. Des rentrées d'argent non prévues doivent être intégrées à la loi de finances avant toute utilisation, normalement, par le biais d'une loi de finances rectificative. Alors, par rapport à toutes ces règles, le régime putschiste doit des explications. Le problème est que personne ne dispose d'assez de pouvoir pour obliger les dirigeants actuels à rendre compte de leur gestion. Et, encore une fois, le peuple est impuissant. Toutes ces libertés que le régime actuel se permet vis à vis des règles des finances publiques aboutissent au minimum, dans un pays démocratique, à des enquêtes parlémentaires. A défaut de pouvoir  offrir aux Malgaches un "Etat irréprochable" puisque le pouvoir actuel est vicié de par la manière même avec laquelle il est né, les tégévistes doivent au moins s'efforcer d e leur offrir un "respect irreprochable" de la déontologie financière.  

 

 

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R
<br /> EST-CE QUE LES 100MoUSD DE WISCO ONT-ILS ETE REçUS FINALEMENT?<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Spécialité malagasy? C'est fêter ce qu'il n'y a pas, ce qui n'existe pas, le rien... Tout prétexte est bon pour faire la fête!<br /> Fêtons la bêtise!<br /> <br /> <br />
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