Tgv perd un de ses principaux soutiens français
Alain Joyandet quitte le gouvernement Fillon. C'est l'un des soutiens les plus actifs de Tgv dans la sphère du pouvoir en France. Il s'est fait rattraper, plutôt deux fois qu'une, par la presse. Une première fois en se rendant en jet loué sur des deniers publics en Martinique alors que deux compagnies aériennes desservent quotidiennement cette destination. Une séconde fois en se faisant delivrer un "permis de construire" pour une surface au-delà de ce qui est autorisé dans la zone où est située sa propriété. Manifestement, Nicolas Sarkozy qui tient à donner un peu de contenu concret à sa promesse électorale de "République irréprochable" a decidé de se défaire de son secrétaire d'Etat à la francophonie et à la coopération. Alain Joyandet n'est pas le seul à être "débarqué" du gouvernement. Christian Blanc qui s'est fait payer des cigares "Havane" par les contribuables français a également été prié de démissionner. Mais ce qui intéresse les Malgaches, c'est le cas Joyandet.Tout simplement parce qu'il a été un serviteur zelé de la Francafrique. Entre autres, il a presque réussi à rallier à sa cause la COI sur la crise malgache. Cette "cause", c'est celle d'imposer à tous, à tout prix, des élections organisées de manière unilatérale par les putschistes au pouvoir.
Bien sûr, le départ de Alain Joyandet ne signifie pas changement de la position française sur la crise malgache. Ce, d'autant plus que le vrai chef de la francafrique à l'Elysée, Claude Guéant, est toujours à son poste. Par contre, dans le contexte de l'affaire Woerth, Paris a actuellement intérêt à se faire moins imposant dans les différents conflits africains. Le camp Sarkozy fait face à une importante chute de popularité. Et la politique française, en porte à faux avec celle de la communauté internationale, sur la crise malgache, si elle est mal executée, contribuera encore plus à l'impopularité du pouvoir actuel. La presse est à l'affût du moindre faux pas. Et Nicolas Sarkozy a intérêt à nommer un secrétaire d'Etat moins remuant qu'Alain Joyandet, capable de rassembler les différentes parties sur des projets de sortie de crise plus justes. Et d'ailleurs, c'est le moment où jamais pour les "légalistes" de tenter d'influer sur la politique africaine de la France. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la personnalité du titulaire du secrétariat d'Etat à la coopération et à la francophonie compte beaucoup dans la définition de cette politique.
En tout cas, Tgv devra s'adapter à un nouveau secrétaire d'Etat qui ne pensera pas nécessairement comme Alain Joyandet. Ce dernier pensait que l'intérêt de la France se trouvait dans la défense du régime putschiste. Or il est plus ou moins certain que cette mouvance se divisera en multiples tendances et groupuscules à l'occasion des prochaines élections puisque le principal élement fédérateur, Tgv, a decidé de ne se présenter à aucun scrutin . Il faudra à la France trouver un autre "poulain" plus à même de défendre ses intérêts et plus crédible aux yeux de l'opinion. Mais il y a une autre possibilité à laquelle très peu d'observateurs s'attendent: un révirement d'Andry Rajoelina qui pretextera la pression populaire pour se porter finalement candidat à la magistrature suprême. La déclaration de non-candidature n'aura alors été qu'une stratégie destinée à rendre plus acceptable le régime putschiste aux yeux de l'opinion internationale. Et Paris continue à miser sur Rajoelina.
Quoi qu'il en soit, la démission d'Alain Joyandet ne sera peut être pas sans conséquence sur les données de la crise malgache.