Sortie de crise en Mauritanie: un mauvais exemple
L'"Organisation des Etats Américains" donne 72 heures aux auteurs du coup d'Etat en Honduras pour réinstaller à sa place le Président élu evincé, Manuel Zelaya. Sinon, une première mesure de rétorsion interviendra: la suspension du Honduras de cette organisation. Une menace qui ne semble pas impressionner outre mesure les putschistes puisqu'ils ont déjà plus ou moins fait savoir qu'ils ne céderont pas.
Madagascar qui se trouve dans le même cas a déjà été suspendu de l'Union Africaine et du SADC. En plus, le pays ne bénéficie plus des aides de ses partenaires et les programmes de développement ne sont presque plus financés. Malgré tout, à Madagascar, les putschistes sont toujours au pouvoir. D'où, on ne peut qu'être dubitatif sur les chances de voir l'"ultimatum" de l'OEA aboutir au résultat voulu. En tout cas, pas tout de suite. Les putschistes ne connaissent qu'un seul langage: celui de la violence. Et le cas de la Mauritanie est là pour le prouver. Les pressions, les menaces n'ont réussi à faire plier que partiellement les putschistes. La communauté internationale exigeait le retour à l'ordre constitutionnel. Mais finalement , les Mauritaniens ont dû se résoudre à un mauvais arrangement sous la médiation de Abdoulaye Wade du Sénegal: un gouvernement d'unité nationale, une élection présidentielle le 18 juillet prochain, démission du Président renversé, présidence de la République assurée par le Président du Sénat jusqu'à l'entrée en fonction du vainqueur électoral. C'est un mauvais arrangement dans la mesure où le nom du Président evincé ne figure même pas dans la liste des candidats. Et par contre, celui du Chef des putschistes y est. Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le Président évincé, a bien été liberé mais, sans doute, on lui a deconseillé de se mettre dans la course. Et pourtant, que de pressions ont été exercées sur les putschistes en Mauritanie. Face à l'Union Européenne, Ils n'ont pas réussi leur grand oral. Ils ont alors été menacés de "sanctions individuelles" comme celle de ne pouvoir sortir de leur pays. Malgré tout, Ils ont réussi à tenir dix mois et leur chef est maintenant candidat à l'élection.
En droit international, les Etats sont souverains. S'ils ont des obligations c''est parce qu'ils s'y sont engagés par convention ou par traité. Si dans un pays, les dirigeants ont été démocratiquement élus et qu'ils respectent les droits de l'homme et les libertés publiques, les autres pays ne disposent d'aucun droit à s'immiscer dans ses affaires intérieures. Il revient à chaque Etat de règler ses problèmes. Le problème survient quand des dirigeants sans légitimité s'emparent du pouvoir et répriment toutes les oppositions. Là, il faut faire jouer la notion du "droit d'ingérence". Le principal promoteur de cette idée est l'actuel ministre des affaires étrangères de la France, Bernard Kouchner quand il était président de "Médecins du monde". Il est temps de faire évoluer ce droit. Les sanctions économiques ne suffisent plus. Les sanctions individuelles contre les auteurs de coup d'Etat doivent devenir systématiques. Il est aussi temps de fixer, de manière conventionnelle, quand est-ce qu'il faut récourir à l'option militaire. En effet, on en arrive presque à plaindre les séparatistes anjouanais (Comores) qui ont été "cassés" net par une force multinationale africaine. Leur cause n'était pas légitime mais la transition actuelle à Madagascar ne l'est pas non plus. Tout comme ne l'était pas le pouvoir de la junte militaire en Mauritanie. Qu'est-ce qui justifie que l'on ait choisi l'option militaire dans l'un et pas dans les deux autres cas ?
En tout cas, l'expérience de la Mauritanie doit faire refléchir les légalistes malgaches. La médiation internationale ne doit pas aboutir à un rénoncement au principe de la justice: la paix doit s'établir sur la légimité populaire et l'on doit toujours se reférer à la dernière expression de cette légitimité: la dernière élection. Elle a eu lieu en 2006.
Madagascar qui se trouve dans le même cas a déjà été suspendu de l'Union Africaine et du SADC. En plus, le pays ne bénéficie plus des aides de ses partenaires et les programmes de développement ne sont presque plus financés. Malgré tout, à Madagascar, les putschistes sont toujours au pouvoir. D'où, on ne peut qu'être dubitatif sur les chances de voir l'"ultimatum" de l'OEA aboutir au résultat voulu. En tout cas, pas tout de suite. Les putschistes ne connaissent qu'un seul langage: celui de la violence. Et le cas de la Mauritanie est là pour le prouver. Les pressions, les menaces n'ont réussi à faire plier que partiellement les putschistes. La communauté internationale exigeait le retour à l'ordre constitutionnel. Mais finalement , les Mauritaniens ont dû se résoudre à un mauvais arrangement sous la médiation de Abdoulaye Wade du Sénegal: un gouvernement d'unité nationale, une élection présidentielle le 18 juillet prochain, démission du Président renversé, présidence de la République assurée par le Président du Sénat jusqu'à l'entrée en fonction du vainqueur électoral. C'est un mauvais arrangement dans la mesure où le nom du Président evincé ne figure même pas dans la liste des candidats. Et par contre, celui du Chef des putschistes y est. Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le Président évincé, a bien été liberé mais, sans doute, on lui a deconseillé de se mettre dans la course. Et pourtant, que de pressions ont été exercées sur les putschistes en Mauritanie. Face à l'Union Européenne, Ils n'ont pas réussi leur grand oral. Ils ont alors été menacés de "sanctions individuelles" comme celle de ne pouvoir sortir de leur pays. Malgré tout, Ils ont réussi à tenir dix mois et leur chef est maintenant candidat à l'élection.
En droit international, les Etats sont souverains. S'ils ont des obligations c''est parce qu'ils s'y sont engagés par convention ou par traité. Si dans un pays, les dirigeants ont été démocratiquement élus et qu'ils respectent les droits de l'homme et les libertés publiques, les autres pays ne disposent d'aucun droit à s'immiscer dans ses affaires intérieures. Il revient à chaque Etat de règler ses problèmes. Le problème survient quand des dirigeants sans légitimité s'emparent du pouvoir et répriment toutes les oppositions. Là, il faut faire jouer la notion du "droit d'ingérence". Le principal promoteur de cette idée est l'actuel ministre des affaires étrangères de la France, Bernard Kouchner quand il était président de "Médecins du monde". Il est temps de faire évoluer ce droit. Les sanctions économiques ne suffisent plus. Les sanctions individuelles contre les auteurs de coup d'Etat doivent devenir systématiques. Il est aussi temps de fixer, de manière conventionnelle, quand est-ce qu'il faut récourir à l'option militaire. En effet, on en arrive presque à plaindre les séparatistes anjouanais (Comores) qui ont été "cassés" net par une force multinationale africaine. Leur cause n'était pas légitime mais la transition actuelle à Madagascar ne l'est pas non plus. Tout comme ne l'était pas le pouvoir de la junte militaire en Mauritanie. Qu'est-ce qui justifie que l'on ait choisi l'option militaire dans l'un et pas dans les deux autres cas ?
En tout cas, l'expérience de la Mauritanie doit faire refléchir les légalistes malgaches. La médiation internationale ne doit pas aboutir à un rénoncement au principe de la justice: la paix doit s'établir sur la légimité populaire et l'on doit toujours se reférer à la dernière expression de cette légitimité: la dernière élection. Elle a eu lieu en 2006.