Isolement international: ruine économique et sociale

Publié le par sammy rasolo

                      Le monde peut se passer de Madagascar. Madagascar ne peut pas se passer du monde. C'est une vérité qu'il convient de rappeler à des dirigeants qui imposent à tous, au mépris de la démocratie et au mépris de l'opinion internationale, une transition particulièrement devastatrice. 
                      Si en Chine, les dirigeants qui, officiellement, se déclarent toujours socialistes, sont libres d'agir comme ils veulent, c'est pour trois raisons: les Chinois constituent le quart de l'humanité, leur pays est la troisième puissance économique mondiale et est une puissance nucléaire. Tout le monde se souvient du massacre de Tian'anmen mais personne n'a rompu ses relations avec Pekin. Tous compatissent au malheur du peuple tibétain mais, pour autant, tous maintiennent de très bonnes relations avec Pekin. Ce pays a beau exécuter des condamnés par centaines annuellement, mettre en prison des journalistes, des internautes, des opposants, il garde intactes ses relations avec l'Occident. Il reste l'"atelier du monde", attire tous les capitaux, se développe à un rythme effrené que rien ne semble pouvoir inquiéter (même pour cette année de 2009, malgré la crise, elle va connaître une croissance de 8%). Il peut se permettre de narguer tous les défenseurs  des droits de l'homme.  Le monde ne peut pas se passer de la Chine tout simplement. 
                      Il en est de même de la Russie. Moscou reste un Etat policier, très dur à l'encontre de ses opposants. Et malgré l'éclatement de l'ancienne URSS, elle  tolère à peine que ses voisins immediats se rapprochent de l'Union  Européenne. Ainsi, elle peut se permettre d'envoyer ses troupes en Georgie et en Tchechenie sans que l'Occident puisse faire autre chose que condamner verbalement. La Russie est une très grande puissance nucléaire et une assez importante puissance économique. Moscou comptait plus de milliardaires en dollars que New York en 2007 (ce n'est plus le cas). Le monde ne peut pas se comporter comme si la Russie n'existait pas. Elle est incontournable et prend part à toutes les réunions des grands pays (G8, G20).
                     A l'opposé, un petit pays qui se permet des écarts par rapport aux normes démocratiques et qui pense pouvoir se passer du reste du monde s'expose à la ruine économique et à toutes les catastrophes humanitaires. Le Zimbabwe en est le pire exemple. L'autoritarisme de Robert Mugabe (le Président en place), sa violence à l'encontre de l'opposition, l'expropriation des fermiers blancs, son isolement mondial, ont fait du pays le détenteur mondial de plusieurs récords de déchéance: inflation de 1000% en 2006, 100000 % en 2007, 230 millions % en 2008; billet de centrions de dollars (3 Euros) et pour cette raison, disparition de la monnaie locale et aux lieu et place, utilisation du dollar américain; taux de chômage de 80%; exode économique de plus de trois millions de Zimbabwéens sur une population de douze millions; pénuries fréquentes de produits de première nécessité; retour à l'économie de troc, à la marche à pied pour les déplacements; épidemie de choléra qui pourrait toucher la moitié de la population. Et pourtant, comme Madagascar, le pays est potentiellement riche, notamment par son sous-sol: charbon, chrome, or, nickel, cuivre, fer, vanadium, lithium, etain, platine. Il était considéré comme le "grenier à blé" de l'Afrique mais, actuellement, n'arrive plus à subvenir à sa propre consommation. A côté, l'Angola qui a su respecter les normes démocratiques connaît des croissances vertigineuses de 30%.
                       Le monde est ainsi fait. Les petits pays ne peuvent pas se passer du monde. Et le monde continuera à vivre comme il est même sans les petits pays. Avec ou sans Madagascar, le monde restera pareil. Par contre, isolé de tous, Madagascar deviendra une ruine économique et sociale. Perséverer dans la voie actuelle pour Madagascar, équivaut à se suicider.   
                   
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P
Ils, dont le rouleau essentiellement le rouleau compresseur, voulaient que Madagascar deviennent un vase clos, autrement ils auraient eu à concéder.<br /> <br /> Alors maintenant qu'ils ont réussi, une question dans ma tête<br /> - quels sont ceux qui peuvent avoir des intérêts à maintenir le climat d'insécurité ?
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