Andry Rajoelina en moralisateur ? Tout simplement non credible
Andry Rajoelina a interêt à se la jouer modeste. Si Madagascar est dans la situation où il est, il en est le responsable. Et surtout, si les tentatives de sortie de crise ont échoué jusqu'ici, c'est à cause de la mouvance Rajoelina. D'abord, le pays n'aurait jamais basculé dans la crise s'il avait accepté un reférendum comme on le lui avait proposé en début mars. Il a preféré pérpetrer un coup d'Etat, fort du soutien des mutins de l'armée. Ensuite, après les repressions et les tergiversations que l'on connaît, il pensait pouvoir obtenir la réconnaissance internationale en faisant semblant d'accepter de négocier. Mais dès que l'on abordait la question de l'amnistie et du retour de Marc Ravalomanana, il s'était retiré des discussions. Il avait même affirmé une première fois qu'il ne négocierait plus. Il avait alors refusé de se rendre à Addis Abeba. Puis il a accepté les Accords de Maputo mais ensuite, quand il s'agissait de les appliquer, il s'était, encore une fois, retiré sous le pretexte fallacieux de devoir consulter au préalable sa base. Et il avait essayé d'imposer à tous une application unilatérale, bancale et autoritaire de ces Accords. En plus, il avait déclaré encore une fois ne plus vouloir négocier et avait annoncé que le pays pouvait se passer de réconnaissance. L'initiative a été condamnée par tous. Et à la suite des négociations de Carlton, même s'il était entendu d'avance que les résultats passeraient par l'approbation des quatre chefs de mouvance, il n'a pas cru devoir attendre cette approbation pour nommer Eugène Mangalaza en s'affirmant "président", comme il l'a toujours fait depuis son coup d'Etat, sans se soucier si la répartition de sièges définie au Carlton était officielle ou non. C'est son "premier ministre" qui lui a signifié, de manière cinglante, que cette répartition doit au préalable avoir l'approbation des chefs de mouvance.
Il se pose maintenant en moralisateur et en farouche défenseur de l'intérêt du peuple malgache en accusant Marc Ravalomanana d'être un "facteur de blocage des négociations finales de sortie de crise". Il n'est tout simplement pas credible. Dès avril de cette année, la communauté internationale a arrêté de demander le retour à l'ordre constitutionnel et n'a cessé de proposer une transition consensuelle et inclusive. On n'y est pas parvenu à cause de l'intransigeance de la mouvance Tgv qui avait compris ce consensualisme et cette inclusivité à sa manière: tout pour elle et les miettes qu'elle veut bien concéder, aux autres. Actuellement, il a enfin compris ce que signifie ce consensualime et cette inclusivité et a accepté un partage de manière égale des sièges de la transition. La question qui divise est la "présidence". Et en la matière, Marc Ravalomanana fait preuve de beaucoup de modestie. Il a rénoncé volontairement à participer à la transition. Et ce n'est pas tout. Il refuse que Andry Rajoelina soit le président mais il ne refuse pas que ce soit quelqu'un de sa mouvance alors que jusqu'à la prochaine élection, il est le seul à pouvoir se prévaloir d'avoir été élu au suffrage universel.
Si Andry Rajoelina veut réellement être credible, il n'a qu'à prouver par ses actes le souci qu'il prétend se faire pour les vingt millions de Malgaches: se démettre pour proposer quelqu'un d'autre de sa mouvance. Il est vrai qu'il n'est pas facile de se résoudre à abandonner un titre, même gagné de manière irrégulière, mais il en sortira grandi aux yeux de tous. Et ce sera un atout dont il pourra se prévaloir lors de la prochaine élection présidentielle. Comme l'a déclaré François Mitterand, "L'homme politique s'exprime d'abord par ses actes; c'est d'eux dont il est comptable; discours et écrits ne sont que des pièces d'appui au service de son oeuvre d'action".
Il se pose maintenant en moralisateur et en farouche défenseur de l'intérêt du peuple malgache en accusant Marc Ravalomanana d'être un "facteur de blocage des négociations finales de sortie de crise". Il n'est tout simplement pas credible. Dès avril de cette année, la communauté internationale a arrêté de demander le retour à l'ordre constitutionnel et n'a cessé de proposer une transition consensuelle et inclusive. On n'y est pas parvenu à cause de l'intransigeance de la mouvance Tgv qui avait compris ce consensualisme et cette inclusivité à sa manière: tout pour elle et les miettes qu'elle veut bien concéder, aux autres. Actuellement, il a enfin compris ce que signifie ce consensualime et cette inclusivité et a accepté un partage de manière égale des sièges de la transition. La question qui divise est la "présidence". Et en la matière, Marc Ravalomanana fait preuve de beaucoup de modestie. Il a rénoncé volontairement à participer à la transition. Et ce n'est pas tout. Il refuse que Andry Rajoelina soit le président mais il ne refuse pas que ce soit quelqu'un de sa mouvance alors que jusqu'à la prochaine élection, il est le seul à pouvoir se prévaloir d'avoir été élu au suffrage universel.
Si Andry Rajoelina veut réellement être credible, il n'a qu'à prouver par ses actes le souci qu'il prétend se faire pour les vingt millions de Malgaches: se démettre pour proposer quelqu'un d'autre de sa mouvance. Il est vrai qu'il n'est pas facile de se résoudre à abandonner un titre, même gagné de manière irrégulière, mais il en sortira grandi aux yeux de tous. Et ce sera un atout dont il pourra se prévaloir lors de la prochaine élection présidentielle. Comme l'a déclaré François Mitterand, "L'homme politique s'exprime d'abord par ses actes; c'est d'eux dont il est comptable; discours et écrits ne sont que des pièces d'appui au service de son oeuvre d'action".