Election présidentielle. La seule issue.

Publié le par sammy rasolo

                         La résolution de la crise tient fondamentalement dans une question: le peuple malgache doit-il accepter Andry Rajoelina comme président  ou non ? Et pour le savoir, il n'y a qu'un seul moyen: une élection présidentielle. Alors de quoi avez-vous peur Monsieur Rajoelina ? Sûrement de se faire rejeter comme un malpropre par ce peuple au nom duquel vous prétendez agir. Ce risque, pour le commentateur politique qu'est l'auteur de cet article, est bien réel. Mais il ne devrait pas l'être pour les tégévistes s'ils agissaient vraiment pour l'intérêt supérieur du pays". La logique est simple: pourquoi le peuple ne voterait pas pour un candidat qui prétend ne rechercher que son bien ? Si les tégévistes ne sont pas convaincus qu'ils remporteront la victoire, c'est qu'ils sont de mauvaise foi dans tout ce qu'ils font. Ceci voudra dire qu'eux-mêmes ne croient pas agir pour l'intérêt supérieur de la nation. D'où, démontrez le contraire s'il vous plaît ! Ne vous refugiez pas dans une élection législative qui ne sera que perte d'argent  puisqu'elle ne résoudra pas la crise. Osez assumer toute votre rhétorique sur votre prétendu attachement à la démocratie et sur votre patriotisme: organisez une élection présidentielle ! Si vous gagnez, plus personne ne contestera la légitimité de votre président mais également la légitimité de tous vos projets de réforme. Si vous perdez, vous partirez tout simplement et laisserez le pouvoir à celui que le peuple aura choisi.
                            En juin 1968, en France, suite à la dissolution de l'assemblée décidée sur proposition du Premier ministre de l'époque, les gaullistes avaient remporté les législatives. Ces législatives étaient censées règler la crise de mai 68. Plus rien n'obligeait le Général de Gaulle à organiser un reférendum en 1969 mais il l'avait fait tout de même. Ce, en annonçant d'avance son départ en cas de victoire du "non". L'objet du reférendum était officiellement de faire adopter des réformes sur la décentralisation mais on savait que le Général de Gaulle voulait être, en fait, fixé sur sa popularité. Douze heures avant la proclamation officielle des résultats, convaincu qu'il avait été battu, il avait redigé sa démission. Un exemple à suivre pour tous ceux qui se prétendent démocrates.  C'est ce genre de "hauteur" que l'on attend des politiciens. Un homme politique ne doit pas s'accrocher au pouvoir quand le peuple ne le soutient pas et pour savoir si le peuple le soutient ou non, il le consulte. Par ce genre de comportement, on prouve réellement son honnêteté et son patriotisme. Signalons que ce n'était pas la première fois que le Général de Gaulle avait agi de la même manière. En 1958, suite à la crise générée par la guerre d'Algérie, l'opinion voyait en de Gaulle la voie de sortie; Il n'avait pas accepté tout de suite d'être nommé "président du conseil". Il avait posé ses conditions à l'assemblée nationale: les "pleins pouvoirs". Si l'assemblée avait refusé de les lui accorder, il aurait refusé. Il démontrait par là que ce n'était pas le poste en soi qui l'intéressait mais sortir la France de la crise. Par la suite, il avait fait adopter la Constitution de la cinquième République par reférendum. Ce reférendum était à la fois constituant et également, de manière automatique,  un plébiscite de sa propre personne.
                          De tout ceci, il ressort qu'un vrai démocrate, un vrai homme d'Etat , se soumet à l'épreuve des urnes. Et si jamais, de par les péripeties de la vie politique, un démocrate et un homme d'Etat est amené à prendre en main les destinées d'un pays ou d'une nation, il ne manque jamais de se faire approuver assez vite par une consultation électorale. Le Général Ramanantsoa, en 1972, n'avait pas attendu aussi longtemps pour organiser lui-aussi un reférendum. Même Didier Ratsiraka qui n'était pas connu pour son attachement à la démocratie, en 1975, n'avait pas attendu bien longtemps pour "consulter" le peuple. Ce dernier avait été choisi par le directoire militaire en juin 75. Il avait soumis à reférendum son livre rouge, une nouvelle constitution ainsi que son maintien à la présidence en décembre de la même année. Suite à la crise de 1991, ce n'était pas une élection législative qui avait suivi la Convention du 31 octobre mais un reférendum et une élection présidentielle. Tout simplement parce qu'une élection présidentielle permettait au peuple d'indiquer clairement qui il voulait comme Président. A l'époque, c'était Albert Zafy. Andry Rajoelina ! Votre indifférence quant à la question de savoir si vous êtes soutenu par la majorité de la population ou non ne peut pas être innocente.  Prouvez que vous êtes démocrate, homme d'Etat, patriote. Jusqu'ici, vous avez prouvé surtout le contraire.

                           
                         
                       
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H
<br /> Je tiens à vous remercier, Sammy et Iarivo.<br /> <br /> Misimisia ny toa izao!<br /> <br /> <br />
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I
<br /> Je suis entièrement d’accord avec vous et je comprends parfaitement votre démarche pour expliquer les déambulations d’Andry Rajoelina.<br /> Je tiens toutefois à apporter les précisions suivantes :<br /> ---<br /> La Constitution américaine est belle et bien de type parlementaire (c’est inscrit dans la Constitution !), bipolaire, et si parfois certains de ses Présidents se permettre de mettre en pratique<br /> leur propre politique ce n’est que par leur très forte personnalité (charisme ou autre) mais le Congrès, comme vous le dites, à toujours le dernier mot.<br /> Et l’Exécutif ne peut fonctionner correctement (et efficacement) que si le Président possède sa majorité absolue au Congrès sinon c’est le blocus.<br /> Cette prédominance virtuelle du Président est surtout apparue après la Seconde Guerre mondiale, pendant la Guerre froide.<br /> ---<br /> Andry Rajoelina est bien un pion, oui mais de qui ? C’est là toute la question !<br /> Nous répondons toujours que c’est la Françafrique mais sur quelle base ?<br /> La Françafrique n’a jamais apprécié à voir un Mérina à la tête de l’État malgache et cela depuis plus d’un siècle, alors pourquoi aurait-elle choisi Andry Rajoelina et non pas, par exemple, Roland<br /> Ratsiraka, Pierrot Rajaonarivelo ou Eugène Mangalaza ? Cela aurait été beaucoup plus cohérent !<br /> Cela ne peut que me conforter dans mon analyse en disant que la Françafrique n’est présent dans ce conflit que par opportunité, même si elle est intervenu depuis le début, et même bien avant !<br /> Une confrontation fratricide au sein des Forces Vives (Ratsirahonana contre Ravalomanana, deux Merina de surcroit !) dont la Françafrique espère bien, à terme, tirer les marrons du feu pour placer<br /> son homme, son vrai pion cette fois-ci, probablement un homme du style de Jacques Scylla.<br /> ---<br /> Andry Rajoelina, un pion ? Oui, mais alors pourquoi s’obstiner à taper sur lui, à ne voir que lui, a le mettre au centre du problème comme s’il était le personnage le plus important dans ce<br /> conflit, la tête pensante ?<br /> Un pion pourtant, dans le langage populaire, ce n’est qu’un homme qui ne peut pas réfléchir par lui-même et qui se fait donner des ordres pour agir, pour agir bêtement …<br /> Et c’est bien ce qui se passe !<br /> Vouloir s’obstiner à ne voir tous les malheurs actuels que dans Andry Rajoelina c’est comme si pour guérir un malade de son mal qui le ronge, on se s’attaquait qu’aux symptômes apparents sans<br /> chercher les causes réelles du malaise, virus, bactéries ou autres affections profondes.<br /> Ce malheureux malade ne sera jamais guérit ainsi et va continuer à survivre avec tout son mal au fond de lui-même qui va continuer à le ronger jusqu’à ce que mort s’en suive !<br /> ---<br /> La politique est un monde a part avec ses propres règles et sa propre éthique !<br /> Oui, nous sommes dans nos droits, nous les légalistes, lorsque nous réclamons à un retour rapide à un État de Droit, que la H.A.T. n’a aucune légitimité pour représenter le peuple, etc., et pour<br /> cela nous pouvons même apporter toutes les éléments possibles et inimaginables pour le prouver d’une manière irréfutable.<br /> -<br /> MAIS LA POLITIQUE A SES RAISONS QUE LA RAISON IGNORE !<br /> -<br /> Les solutions aux problèmes, à Madagascar ou ailleurs dans le monde, ne se résoudrons que par un rapport des forces en présence, toute notion de « Droit », « Justice », « Égalité » est banni en<br /> politique, même si on s’en sert souvent comme argument, comme arme pour combattre son adversaire …<br /> Si tel aurait été le cas, alors le régime de Vichy serait totalement légitime et légale, et les collabos devraient même demander justice pour être rétablir dans toute leur fonction et autorité<br /> !!!!<br /> Et le Général de Gaulle envoyé en prison, s’il était encore en vie, pour avoir cherché à renverser un État légale et légitime !<br /> ---<br /> La Démocratie n’est pas un luxe des pays riches, pour preuve la République indienne, l’île Maurice, le Brésil, etc. . sont là pour le prouver !<br /> Madagascar elle-même est en pleine développement démocratique, et le fait qu’Andry Rajoelina se soit opposé au régime de Marc Ravalomanana démontre qu’il existe bien un contre-pouvoir dans le pays,<br /> même si celui-ci ne s’est pas exprimé dans les règles de la légalité.<br /> Et il en est de même par cette opposition (GTT et autres) qui s’organise pour combattre le pouvoir en place.<br /> La Démocratie est en pleine construction à Madagascar.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Il y a une erreur dans votre commentaire. Le système américain est le regime présidentiel type. C'est le droit constitutionnel américain que l'on étudie quand on parle de régime présidentiel. Le<br /> régime parlémentaire est ce que l'on voit en Angleterre, en Allemagne, en Israel entre autres. Je ne m'étendrai pas là-dessus. Ceci étant, j'essaie d'empêrcher Tgv et ses amis de détruire<br /> Madagascar, j'essaie de défendre la démocratien même s'ils ne sont que des pions dans un conflit d'intérêts de dimension internationale; C'est logique. On ne peut pas les laisser faire ce qu'ils<br /> veulent sous pretexte qu'ils sont seulement des pions. Combattre les intérêts influents derrière Tgv ne peut se faire qu'en combattant Tgv lui-même. C'est par l'intermediaire de Tgv qu'ils tentent<br /> de s'implanter à Madagascar. C'est tout à fait logique si l'on s'oppose à Tgv. Ici il faut une précision: ces "intérêts" qui soutiennent et manipulent Tgv rentrent tout à fait dans le jeu des<br /> guerres d'influences internationales. C'est tout à fait normal. Ce que je refuse ce sont l'utilisation de la violence, les violations des règles de la démocratie. Les puissances qui soutiennent Tgv<br /> ont le droit de le faire mais ils n'ont pas à imposer leur pion par la violence.      <br /> <br /> <br />
I
<br /> Il ne faut pas avancer trop vite dans ses approches de la vie politique et citoyenne à Madagascar.<br /> La Démocratie est une notion tout à fait nouvelle pour les malgaches car elle date d’à peine 1 siècle avec la colonisation et la prise de conscience progressive d’une frange de la population grâce<br /> à l’instruction et l’ouverture sur le monde extérieur.<br /> Certes, il y a le fokonolona qui est, en lui même, un modèle de Démocratie comme l’avait si bien décrit un lecteur dans un blog dont je n’ai plus en mémoire le nom, et je suis entièrement d’accord<br /> avec lui sur ce point là.<br /> Mais le fokonolona se situe à la base même de la société malgache (Démocratie populaire) et ici, il est question des Institutions fondamentales du pays.<br /> Après la Royauté a succédé l’époque coloniale qui a débouché sur une « indépendance décrétée » et brutale où les hommes politiques qui devaient prendre en charge la direction du pays n’était<br /> nullement préparé, au sens propre comme au sens figuré, et cela pour le grand bien de la Françafrique.<br /> Nous ne pouvons donc pas faire de comparaison plausible avec l’attitude et la prise de position, face à une crise, d’homme comme celle du Général Charles de Gaulle.<br /> Certes, le Général Gabriel Ramanantsoa et le Capitaine de corvette Didier Ratsiraka ont organisé à leur tour un référendum mais la situation politique de l’époque était autrement et leur accession<br /> au pouvoir différente, le premier ayant été désigné par le Président « élu » de l’époque suite à une crise populaire, le second par un Directoire militaire qui s’était installé aux plus hautes<br /> fonctions de l’État dans « l’intérêt supérieur de la Nation » suite à un assassinat, donc nullement démocratique.<br /> Dans le cas présent, Andry Rajoelina n’est pas là pour assurer la gestion de l’État et le devenir de Madagascar et encore moins définir une quelconque politique de développement du Pays.<br /> Le titre de Président qu’il réclame et clame haut et fort depuis bien longtemps maintenant n’est en fait qu’une récompense que lui promettent ceux qui lui ont confié la mission de renverser et<br /> d’éliminer définitivement le Président Marc Ravalomanana de la scène politique.<br /> Une Présidence symbolique et honorifique pour Andry Rajoelina car il ne faut pas oublier que dès 1991, ceux qui ont combattu et renversé le Président Didier Ratsiraka ont mis en place une nouvelle<br /> Constitution pour une République de type parlementaire dans laquelle le Gouvernement, donc l’Exécutif, serait responsable uniquement devant le Parlement et non pas le Président de la<br /> République.<br /> Cette volonté d’un régime parlementaire pour éviter un risque de retour d’un pouvoir présidentiel fort et dictatorial tel que l’avait mis en place le Président Didier Ratsiraka (II République et<br /> son centralisme démocratique).<br /> Mais cette III République (de type parlementaire) a, par la suite, connut des amendements constitutionnels, d’abord par le Président Didier Ratsiraka après son retour suite à la déchéance du<br /> Président Albert Zafy par ses pairs, ensuite par le Président Marc Ravalomanana après sa réélection.<br /> Cette III République, originellement de type parlementaire, est ainsi progressivement devenu de type présidentiel, au grand damne des initiateurs de la III République.<br /> C’est la toute l’explication des évènements qui se produise actuellement à Madagascar et du coup de force « officiel » d’Andry Rajoelina.<br /> Alors arrêtons de parler de patriotisme ou non, de compétence ou non, d’esprit démocratique ou non, et de je ne sais quoi d’autres à propos d’Andry Rajoelina, il n’est pas là pour cela !<br /> Nous risquons d’avoir alors qu’un débat complètement stérile pendant que lui continuera son petit bonhomme de chemin ….<br /> <br /> Pour calmer les ardeurs de certains et la colère des autres, dans mes analyses je ne prends partie pour personne afin de rester de mon mieux objectif.<br /> Je cherche simplement à identifier objectivement les causes de ces évènements afin de mieux appréhender l’avenir du pays.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Je suis tout à fait d'accord que la troisième République était au début un régime parlémentaire et qu'il était devenu un régime présidentiel. Je dirais même que nous sommes dans un régime<br /> "présidentialiste". Dans un régime présidentiel, on a un exécutif très fort qui se résume à la seule personne du Président mais en même temps il y a une certain équilibre avec le parlément qui a<br /> également d'énormes pouvoirs. La preuve est que le Congrés américain en 1972 a pu acculer le Président Nixon à la demission par la procédure de l'"empêchement". Mais avant, durant plusieurs mois,<br /> l'administration américaine était complètement paralysée. Le Congrès s'était opposé systématiquement aux actes du Président. Dans un régime présidentialiste, le Président est au-dessus du<br /> parlément. Entre autres, il dispose du pouvoir de le dissoudre. La troisième République est devenue un régime "présidentialiste" mais je ne pense pas pour autant que c'est la cause de la crise. La<br /> cause se trouve sûrement dans des conflit d'intérêts de dimension internationale. Tgv n'est qu'un pion. Maintenant, mon raisonnement est simple: je ne fais pas la guerre directement à un groupe<br /> nébuleux et sournois. Je fais la guerre à ses représentants: Tgv et ses amis. Tgv, d'après les Accords de Maputo et d'Addis Abeba, ne devrait être qu'un co-président dans toute autre sphère que<br /> protocolaire. Malheureusement, il s'arroge des droits qui ne lui sont réconnus par aucun texte. Ce qui est tout à fait conforme à la ligne de son coup d'Etat. il s'est arrogé le droit de décider de<br /> manière unilatérale l'organisation d'une élection législative. Et bien, j'essaie de m'engouffrer dans la brèche pour affirmer que pour résoudre les problèmes, c'est plutôt cet exercice illégal et<br /> illégitime de la présidence qui devrait être soumis à l'appréciation du peuple par une élection présidentielle. Ceci résoudra bien de problèmes car contrairement à vous qui semblez penser que la<br /> démocratie est un luxe que Madagascar ne peut pas encore se permettre, moi je dis et j'affirme qu'il n'y a aucune autre alternative que la démocratie dans une République. Et la base de cette<br /> démocratie est avant tout la désignation du Président par la voie électorale. On ne doit pas tolérer, sous pretexte que les Malgaches ne connaissent pas la démocratie, tout accès au pouvoir par la<br /> violence et par une tricherie. A supposer que le Malgache moyen ne connaît pas ce qu'est la démocratie, Tgv et ses amis par contre savent très bien ce qu'elle signifie. il n'y a aucune excuse à<br /> leur accorder.<br />  J'ai oublié de préciser: un régime parlémentaire fonctionne bien avec le bipartisme sur le plan politique. Il conduit à l'instabilité avec le multipartisme (cas de la 4ème République<br /> française, cas de l'Italie dans les années 70 et 80). Nous en avons nous-mêmes fait l'expérience.<br /> <br /> <br />
R
<br /> Il veut jouer aussi le temps en sa faveur et contrairement c'est le rejet qui se profile à l'horizon<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Par quelle vertu Rajoelina peut-il se prononcer à l'organisation d'une telle élection?<br /> C'est sa direction du pays qui est contestée partout et non la moindre non reconnue internationalement. Ce qui l'entraîne à écarter cet Internationalisme avec véhemence. Mais il est lié de la tête<br /> aux pieds avec les accords internationaux auxquels notre pays a adhéré donc il n'est pas autorisé à rejeter l'intervention des instances internationales. Surtout que les droits humains sont bafoués<br /> par ce régime putschiste<br /> <br /> <br />
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