Nouveau MAE. En retard de plusieurs batailles
Croit-il pouvoir faire plus que son prédecesseur ? Ou plus que Norbert Lala Ratsirahonana ? Il est un peu prétentieux le nouveau ministre des affaires étrangères de Rajoelina. Ceci étant, si la stratégie du camp Tgv est encore d'essayer de convaincre la communauté internationale qu'il n'y a pas eu coup d'Etat le 17 mars 2009, c'est qu'il n'a rien compris à l'évolution des choses. L'opinion n'a jamais varié là-dessus. Il n'y a que les tégévistes qui croient pouvoir soutenir que ce putsch n'a pas existé. Mais la réalité du putsch ou non n'est plus la question essentielle à l'heure actuelle. Elle est plutôt celle de savoir s'il faut, ou non, tenir compte de la position du monde extérieur qui pense que la seule issue possible est les Accords de Maputo. D'où, si Hypolite Ramroson s'assigne comme tâche de convaincre le monde que Andry Rajoelina a accédé au pouvoir sans qu'il y ait eu un putsch, il est en retard de plusieurs batailles dans la crise.
Andry Rajoelina se trouve devant deux alternatives. Soit appliquer les Accords de Maputo, soit organiser des élections unilatérales.
Les Accords de Maputo, contrairement au raccourci que les tégévistes essaient de faire croire, ne signifient pas retour de Marc Ravalomanana au pouvoir. Ils signifient partage du pouvoir et, également, organisation d'élections mais, cette-fois-ci, consensuelles et inclusives. Ils impliquent une réconnaissance des résultats électoraux par la communauté internationale. Ceci veut dire que les vainqueurs seront réconnus "dirigeants légaux et légitimes". Et notamment, les relations de Madagascar avec l'extérieur reviendront à la normalité.
Des élections unilatérales, par contre, exposent le pays aux sanctions et isoleront encore plus Madagascar. Les conséquences seront catastrophiques sur le plan économique et social. Le "cercle de reflexion des économistes" (CREM) qui affirmait, il y a une année, que le pays pouvait quand même tenir sans les bailleurs de fonds, s'est ravisé pour finalement convenir que c'est impossible. Ce, pour longtemps. Le pouvoir de fait qui a élaboré seul l'ordonnance de finance et qui a sorti des chiffres sur la situation économique du pays, il y a quelques mois, a déclaré que la caution du FMI est contournable. C'est vrai pour les grands pays. Cela ne peut pas être vrai pour un pays comme Madagascar qui était encore plus ou moins sous ajustement structurel avant la crise. L'Euro connaît actuellement une crise. Tout vient de la Grèce. Les dettes publiques y sont très élevées et on s'est aperçu en plus que les chiffres y ont été manipulés et ne traduisent pas la réalité. Les titres d'emprunt grecs ne trouvent plus preneur sur le marché financier. L'Union Européenne est limitée par ses règles dans son soutien à ce pays. Alors si un pays comme la Grèce, membre de l'Union Européenne, ne peut pas publier n'importe quoi sur les données de son économie, comment Madagascar, isolé, embourbé dans cette crise, peut prétendre se passer de la caution du FMI. En un mot, le pays ne peut pas vivre en autarcie. Il n'a pas les moyens de la voie dans laquelle Andry Rajoelina l'engage. Quand Tgv et ses proches se disent prêts à affronter les sanctions, leur égoïsme devient par trop évident. Ils n'ont pas le droit d'engager le peuple malgache dans leur fuite en avant. Fuite en avant puisqu'il est illusoire de croire que le monde s'inclinera devant le fait accompli.
Actuellement, de nouveau, Andry Rajoelina appelle toutes les forces vives à une conférence nationale pour la semaine prochaine. C'est une technique connue qui n'a pas fait ses preuves. Qu'est-ce qui a changé pour que Tgv puisse espèrer que, cette fois-ci, elle va marcher ? Rien. Il est temps, pour lui, de s'en rendre compte.
Andry Rajoelina se trouve devant deux alternatives. Soit appliquer les Accords de Maputo, soit organiser des élections unilatérales.
Les Accords de Maputo, contrairement au raccourci que les tégévistes essaient de faire croire, ne signifient pas retour de Marc Ravalomanana au pouvoir. Ils signifient partage du pouvoir et, également, organisation d'élections mais, cette-fois-ci, consensuelles et inclusives. Ils impliquent une réconnaissance des résultats électoraux par la communauté internationale. Ceci veut dire que les vainqueurs seront réconnus "dirigeants légaux et légitimes". Et notamment, les relations de Madagascar avec l'extérieur reviendront à la normalité.
Des élections unilatérales, par contre, exposent le pays aux sanctions et isoleront encore plus Madagascar. Les conséquences seront catastrophiques sur le plan économique et social. Le "cercle de reflexion des économistes" (CREM) qui affirmait, il y a une année, que le pays pouvait quand même tenir sans les bailleurs de fonds, s'est ravisé pour finalement convenir que c'est impossible. Ce, pour longtemps. Le pouvoir de fait qui a élaboré seul l'ordonnance de finance et qui a sorti des chiffres sur la situation économique du pays, il y a quelques mois, a déclaré que la caution du FMI est contournable. C'est vrai pour les grands pays. Cela ne peut pas être vrai pour un pays comme Madagascar qui était encore plus ou moins sous ajustement structurel avant la crise. L'Euro connaît actuellement une crise. Tout vient de la Grèce. Les dettes publiques y sont très élevées et on s'est aperçu en plus que les chiffres y ont été manipulés et ne traduisent pas la réalité. Les titres d'emprunt grecs ne trouvent plus preneur sur le marché financier. L'Union Européenne est limitée par ses règles dans son soutien à ce pays. Alors si un pays comme la Grèce, membre de l'Union Européenne, ne peut pas publier n'importe quoi sur les données de son économie, comment Madagascar, isolé, embourbé dans cette crise, peut prétendre se passer de la caution du FMI. En un mot, le pays ne peut pas vivre en autarcie. Il n'a pas les moyens de la voie dans laquelle Andry Rajoelina l'engage. Quand Tgv et ses proches se disent prêts à affronter les sanctions, leur égoïsme devient par trop évident. Ils n'ont pas le droit d'engager le peuple malgache dans leur fuite en avant. Fuite en avant puisqu'il est illusoire de croire que le monde s'inclinera devant le fait accompli.
Actuellement, de nouveau, Andry Rajoelina appelle toutes les forces vives à une conférence nationale pour la semaine prochaine. C'est une technique connue qui n'a pas fait ses preuves. Qu'est-ce qui a changé pour que Tgv puisse espèrer que, cette fois-ci, elle va marcher ? Rien. Il est temps, pour lui, de s'en rendre compte.