Un autre classement honteux: Madagascar parmi les dix pays les plus pauvres
L'honneur des Malgaches en prend beaucoup ces derniers temps. Après le recul de 40 places de la Grande Ile en matière de respect de la liberté de la presse, le pays est classé aussi par le site de "M6", la télévision privée bien connue, parmi les dix pays les plus pauvres du monde. Le site a établi une fiche de chaque pays concerné. Et voici ce qui y est dit sur Madagascar:
"Pleine de trésors naturels, l'île de Madagascar, au large de l'Afrique, a longtemps semblé pleine de promesses et pourtant... Un ensemble de choix politiques désastreux depuis les années 70, un endettement excessif et la libéralisation pressante de l'économie ont plongé ses habitants dans une grande pauvreté. La crise politique de 2001-2002 entre les candidats à la présidence de la République a exacerbé les problèmes de l'île, en particulier l'accès de la population aux produits de première nécessité. Plusieurs indicateurs avaient depuis démontré un redémarrage de l'économie. Or la nouvelle crise politique majeure à la tête de l'Etat depuis le début de l'année entre l'ancien Président Marc Ravalomanana et son successeur Andry Rajoelina risque de freiner cette reprise et donc l'amélioration des conditions de vie des Malgaches".
Dans la liste de M6, outre Madagascar, figurent l'Erythréee, le Niger, le Sierra Leone, la République Démocratique du Congo, la Tanzanie, la Guinée-Bissau, le Yemen, le Malawi et le Burundi.
Le texte est concis mais il est assez véridique sur la description de l'évolution économique de Madagascar depuis les années 70. Il confirme ce que tout le monde sait déjà, à savoir que les indicateurs démontraient un redemarrage mais que l'actuelle crise vient tout remettre en cause. L'expression "risque de freiner" la reprise est de l'euphémisme. Cette reprise est tout simplement compromise. On sait qui en est responsable. Le fait pour les différents éditorialistes, politologues, économistes, de ne pas le (ou les) désigner directement n'atténue pas leur responsabilité.
Pour ce qui est du rang économique de Madagascar, le site ne dit pas sur quels critères le classement a été établi. Mais si le pays ne fait pas partie des dix pays les plus pauvres du monde, les dirigeants de fait l'y emmènent, ou plus exactement, l'y preciciptent en tout cas. Et il n'est pas inutile de reproduire ici un article que nous avons publié sur ce blog, il y a quelques mois.
Madagascar parmi les dix pays les plus pauvres du monde, les putschistes nous y mènent réellement
Rien que de la seule Union Européenne, Madagascar aurait dû bénéficier depuis le 17 mars de multiples financements dont le total se serait élevé à 336 millions d'Euros. Et du programme Millenium Challenge Account duquel Madagascar est rayé, le pays aurait dû pour cette année obtenir plus d'une centaine de millions de dollars. Si l'on y rajoute les financements suspendus de la Banque mondiale, du FMI et des accords bilatéraux, la somme des financements perdus est faramineuse. On arrive facilement au dessus du demi-milliard d'Euros sur les trois mois de la transition Rajoelina alors qu'il a fait toute une tartine sur le prix du "Force One II", une petite soixantaine de millions de dollars. Ils ont fait fort, très fort, dans le destruction de l'économie. Et ils continuent puisque les explications du représentant local de l'Union Européenne sont claires: il faut une feuille de route consensuelle et inclusive pour la suite si Madagascar veut renouer avec les financements européens. Or les négociations sont rompues. Comment est-ce qu'ils vont faire pour établir cette feuille de route ? Ce n'est pas tout: Madagascar ne sera plus bientôt éligible à l'AGOA. Il ne faut pas se faire des illusions. Et ici, ce ne sont pas des financements que le pays va perdre mais des marchés pour les entreprises locales.
Outre ces financements et marchés perdus, on sait déjà que des milliers d'entreprises ont fermé à cause de la crise. Mais tout ceci ne semble pas émouvoir les putschistes. Ils restent fermes dans leur entêtement dévastateur. Ils n'essaient même pas de limiter les dégâts. Procéder à l'arrestation du directeur de l'Alma, s'approprier illégalement des biens du couple Ravalomanana (car en sus d'être putchistes et usurpateurs, ils sont aussi prédateurs), organiser un simulacre de procès contre Marc Ravalomanana, réprimer les légalistes pour les faire taire, ruser et tricher pour entrer en possession des locaux de l'Ambassade de Madagascar à Paris, leur semblent plus importants que d'essayer de parvenir à une transition consensuelle et inclusive, condition incontournable pour le rétablissement des relations normales avec les bailleurs de fonds. En effet, tous leurs actes ne sont que provocations et ne tendent nullement à l'instauration d'un climat apaisé, nécessaire pour parvenir à un consensus national. Si Andry Rajoelina était un vrai homme d'Etat, il essaierait de mettre toutes les chances du côté de Madagascar dans le prochain face à face avec l'Union Européenne prévu se tenir au début du mois de juillet. Mais non. Soit il est persuadé que la bataille est perdue d'avance et que par conséquent, il ne servirait à rien de faire des efforts, soit il est persuadé qu'il peut compter sur ses "tuteurs de l'ombre" pour amener l'Union Européenne à de meilleures dispositions, il ne semble vouloir prendre aucune initiative pour partir gagnant dans la défense du dossier Madagascar. Ou il estime peut être que les conclusions de ses assises nationales suffiront à tenir lieu de feuille de route consensuelle et inclusive. Dans ce cas, il n'a retenu aucune leçon du passé. Cette ruse n'a pas marché dans le passé. Les supposées "assises nationales" d'Ivato ont été qualifiées d'"unilatérales" et rejetées par la communauté internationale,
Sous Ravalomanana, tout au moins au cours de son premier mandat, les bailleurs de fonds étaient aux petits soins avec Madagascar. L'opinion n'était pas unanime sur les retombées sur l'économie du pays. Mais toujours est-il que Madagascar, de pays à faible Indice de Développement Humain, est devenu un pays à moyen IDH. La Grande Ile était devenue la 39ème destination touristique mondiale. Elle était quatrième en terme d'évolution du PIB en Afrique subsaharienne et était considérée très performante en termes d'IDE (Investissements directs étrangers). Elle n'était plus dans les dix derniers pays les plus pauvres de la planète, elle était 208ème sur 230 pays par son PIB per capita (source "Etats et Territoires" Atlas Imago, Mundi 2007). D'ailleurs, la proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté a été ramenée de 80% à moins de 70%. Tout n'était pas parfait, il restait du chemin à faire, mais le pays était sur la bonne voie. Actuellement, les putschistes vont réussir à faire réellement basculer Madagascar dans les dix pays les plus pauvres de la planète.
"Pleine de trésors naturels, l'île de Madagascar, au large de l'Afrique, a longtemps semblé pleine de promesses et pourtant... Un ensemble de choix politiques désastreux depuis les années 70, un endettement excessif et la libéralisation pressante de l'économie ont plongé ses habitants dans une grande pauvreté. La crise politique de 2001-2002 entre les candidats à la présidence de la République a exacerbé les problèmes de l'île, en particulier l'accès de la population aux produits de première nécessité. Plusieurs indicateurs avaient depuis démontré un redémarrage de l'économie. Or la nouvelle crise politique majeure à la tête de l'Etat depuis le début de l'année entre l'ancien Président Marc Ravalomanana et son successeur Andry Rajoelina risque de freiner cette reprise et donc l'amélioration des conditions de vie des Malgaches".
Dans la liste de M6, outre Madagascar, figurent l'Erythréee, le Niger, le Sierra Leone, la République Démocratique du Congo, la Tanzanie, la Guinée-Bissau, le Yemen, le Malawi et le Burundi.
Le texte est concis mais il est assez véridique sur la description de l'évolution économique de Madagascar depuis les années 70. Il confirme ce que tout le monde sait déjà, à savoir que les indicateurs démontraient un redemarrage mais que l'actuelle crise vient tout remettre en cause. L'expression "risque de freiner" la reprise est de l'euphémisme. Cette reprise est tout simplement compromise. On sait qui en est responsable. Le fait pour les différents éditorialistes, politologues, économistes, de ne pas le (ou les) désigner directement n'atténue pas leur responsabilité.
Pour ce qui est du rang économique de Madagascar, le site ne dit pas sur quels critères le classement a été établi. Mais si le pays ne fait pas partie des dix pays les plus pauvres du monde, les dirigeants de fait l'y emmènent, ou plus exactement, l'y preciciptent en tout cas. Et il n'est pas inutile de reproduire ici un article que nous avons publié sur ce blog, il y a quelques mois.
Madagascar parmi les dix pays les plus pauvres du monde, les putschistes nous y mènent réellement
Rien que de la seule Union Européenne, Madagascar aurait dû bénéficier depuis le 17 mars de multiples financements dont le total se serait élevé à 336 millions d'Euros. Et du programme Millenium Challenge Account duquel Madagascar est rayé, le pays aurait dû pour cette année obtenir plus d'une centaine de millions de dollars. Si l'on y rajoute les financements suspendus de la Banque mondiale, du FMI et des accords bilatéraux, la somme des financements perdus est faramineuse. On arrive facilement au dessus du demi-milliard d'Euros sur les trois mois de la transition Rajoelina alors qu'il a fait toute une tartine sur le prix du "Force One II", une petite soixantaine de millions de dollars. Ils ont fait fort, très fort, dans le destruction de l'économie. Et ils continuent puisque les explications du représentant local de l'Union Européenne sont claires: il faut une feuille de route consensuelle et inclusive pour la suite si Madagascar veut renouer avec les financements européens. Or les négociations sont rompues. Comment est-ce qu'ils vont faire pour établir cette feuille de route ? Ce n'est pas tout: Madagascar ne sera plus bientôt éligible à l'AGOA. Il ne faut pas se faire des illusions. Et ici, ce ne sont pas des financements que le pays va perdre mais des marchés pour les entreprises locales.
Outre ces financements et marchés perdus, on sait déjà que des milliers d'entreprises ont fermé à cause de la crise. Mais tout ceci ne semble pas émouvoir les putschistes. Ils restent fermes dans leur entêtement dévastateur. Ils n'essaient même pas de limiter les dégâts. Procéder à l'arrestation du directeur de l'Alma, s'approprier illégalement des biens du couple Ravalomanana (car en sus d'être putchistes et usurpateurs, ils sont aussi prédateurs), organiser un simulacre de procès contre Marc Ravalomanana, réprimer les légalistes pour les faire taire, ruser et tricher pour entrer en possession des locaux de l'Ambassade de Madagascar à Paris, leur semblent plus importants que d'essayer de parvenir à une transition consensuelle et inclusive, condition incontournable pour le rétablissement des relations normales avec les bailleurs de fonds. En effet, tous leurs actes ne sont que provocations et ne tendent nullement à l'instauration d'un climat apaisé, nécessaire pour parvenir à un consensus national. Si Andry Rajoelina était un vrai homme d'Etat, il essaierait de mettre toutes les chances du côté de Madagascar dans le prochain face à face avec l'Union Européenne prévu se tenir au début du mois de juillet. Mais non. Soit il est persuadé que la bataille est perdue d'avance et que par conséquent, il ne servirait à rien de faire des efforts, soit il est persuadé qu'il peut compter sur ses "tuteurs de l'ombre" pour amener l'Union Européenne à de meilleures dispositions, il ne semble vouloir prendre aucune initiative pour partir gagnant dans la défense du dossier Madagascar. Ou il estime peut être que les conclusions de ses assises nationales suffiront à tenir lieu de feuille de route consensuelle et inclusive. Dans ce cas, il n'a retenu aucune leçon du passé. Cette ruse n'a pas marché dans le passé. Les supposées "assises nationales" d'Ivato ont été qualifiées d'"unilatérales" et rejetées par la communauté internationale,
Sous Ravalomanana, tout au moins au cours de son premier mandat, les bailleurs de fonds étaient aux petits soins avec Madagascar. L'opinion n'était pas unanime sur les retombées sur l'économie du pays. Mais toujours est-il que Madagascar, de pays à faible Indice de Développement Humain, est devenu un pays à moyen IDH. La Grande Ile était devenue la 39ème destination touristique mondiale. Elle était quatrième en terme d'évolution du PIB en Afrique subsaharienne et était considérée très performante en termes d'IDE (Investissements directs étrangers). Elle n'était plus dans les dix derniers pays les plus pauvres de la planète, elle était 208ème sur 230 pays par son PIB per capita (source "Etats et Territoires" Atlas Imago, Mundi 2007). D'ailleurs, la proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté a été ramenée de 80% à moins de 70%. Tout n'était pas parfait, il restait du chemin à faire, mais le pays était sur la bonne voie. Actuellement, les putschistes vont réussir à faire réellement basculer Madagascar dans les dix pays les plus pauvres de la planète.