Retour de Marc Ravalomanana. Quid de sa sécurité ?

Publié le par sammy rasolo

                  Le retour de Marc Ravalomanana a été annoncé publiquement à Ambohijatovo pour samedi prochain. Les observateurs ne peuvent que s'inquiéter pour sa sécurité si le projet de retour est vraiment réel. Les mutins du Capsat ont montré qu'ils ne réculent devant rien pour défendre TGV. Et un retour encadré par des diplomates protégera peut etre le chef de l'Etat au moment même de son arrivée mais par contre, le laissera vulnérable après sauf si le mouvement d'Ambohijatovo s'est déjà assuré que le Président béneficiera de la protection de la fraction légaliste de l'Armée. Mais jusqu'ici, cette fraction légaliste ne s'est jamais manifestée.  Tout au moins jusqu'à aujourd'hui. Manifestement parce qu'elle ne disposait pas des matériels nécessaires pour résister aux mutins. Ont-ils retrouvé ces matériels ? Eux seuls le savent pour l'heure. Tout le monde sera fixé sur la question samedi lors du retour de Marc Ravalomanana. Mais encore faut-il que "son" avion puisse atterrir. Et rien n'est en effet plus facile que d'empêcher un aeronef d'atterrir. Il suffira de bloquer les pistes d'atterrissage. 
                   Outre la fraction légaliste de l'Armée qui a enfin osé se montrer en public (leurs représentants ont entouré Manandafy Rakotonirina, le nouveau Premier ministre des "légalistes", à Ambohijatovo), certains pensent aussi à un retour protégé par des militaires étrangers. Mais là, l'observateur averti ne peut être que sceptique.  Le minimum, pour que cette protection militaire puisse être efficace, est qu'elle puisse compter sur des éléments intérieurs qui securiseraient au préalable les lieux par lesquels Marc Ravalomanana passerait. A Ambohijatovo, on s'est contenté d'indiquer que les conditions sur la securité du Président de la République ont été bien pensées. Ceci se comprend: le secret est la règle quand il est  question de sécurité. 
                  Tout ceci étant, il est difficile de croire que tout redeviendra comme avant la crise avec le retour de Marc Ravalomanana. Il faudra toujours passer par des négociations pour aboutir à une transition consensuelle. Et plus vite les protagonistes se mettront autour d'une table de négociation, plus vite on sortira de l'anarchie actuelle et plus vite la population pourra se remettre au travail. Andry Rajoelina doit déjà avoir compris qu'il ne s'imposera pas par la force. Il a encore l'effectivité du pouvoir mais...plus pour longtemps. Il est attaqué de partout. Et c'est tout à fait justifié d'ailleurs. Espérer autre chose,  alors qu'il est arrivé au pouvoir par un putsch, est irréaliste. Mais il faut aussi réconnaître qu'il est devenu incontournable dans tout schema de sortie de crise. Les données du problème sont claires, le reste est affaire de patriotisme et de bonnes volontés. 
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