Déconvenue de la hat à Paris. Elle doit se faire une raison

Publié le par sammy rasolo

                     Apparemment, la hat n'a pas encore compris que personne ne réconnaît ni sa légalité ni sa legitimité en dehors de Madagascar. C'était irreflechi pour un prétendu ministre du gouvernement putschiste de s'être deplacé en France pour remplacer le directeur d'un foyer d'étudiants malgaches. Non seulement, il a failli dans sa mission mais en plus, il s'est couvert de honte. Les policiers français lui ont expliqué que la France ne réconnaît comme Président que Marc Ravalomanana. Rappelons qu' il y a quelques semaines, Ny Hasina Andriamanjato, ministre des affaires étrangères du gouvernement de Andry Rajoelina, n'a pas pu accéder aux locaux de l'ambassade de Madagascar à Paris gardés par des legalistes. Il est temps pour Andry Rajoelina de se faire une raison. Il ne jouït d' aucune autorité sur les biens de l'Etat situés en dehors de Madagascar.
                    Pour avoir des droits sur ces biens, il faut être un vrai représentant de l'Etat, c'est à dire une autorité élue ou nommée par une autorité élue. Un putschiste peut s'imposer à l'intérieur du pays par la force militaire mais à l'extérieur, il reste un putschiste, c'est à dire un usurpateur. La communauté internationale ne lui réconnaît pas le droit de parler ou d'agir au nom du peuple malgache. Il n'est même pas fondé à invoquer la souveraineté nationale puisque cette souveraineté appartient au peuple. Il est delegué aux dirigeants par voie électorale. L'auteur d'un coup d'Etat ne peut pas légitimement se prévaloir de cette notion puisqu'il n'est pas élu.
                  Monja Rohindefo, le "premier ministre" de Andry Rajoelina ne desespère pas malgré tout d'obtenir la réconnaissance internationale. Il l'attend pour dans deux mois. Mais qu'est-ce qui changera d'ici à deux mois ? Sur le plan économique, la situation aura sans doute empiré. Sur le plan politique, rien. Les conditions objectives n'auront pas changé et rien ne pourra justifier un changement d'opinion au niveau international. La seule chance que Andry Rajoelina aurait dû saisir était les assises nationales.  Si elles avaient été organisées dans les régles, c'est à dire par une entité neutre et avec la participation des légalistes, les institutions de la transition seraient devenues réellement des organes de cogestion. La réconnaissance aurait pu venir.  
                  Maintenant, déjà une bonne partie des Malgaches eux-mêmes (la majorité ? Seule une élection le dira mais c'est probable si l'on se base sur la dernière élection présidentielle) ne réconnaît pas Andry Rajoelina comme leur Chef d'Etat. La communauté internationale, elle, est unanime: non à son coup d'Etat. Et ce n'est pas la féroce repression contre les légalistes qui la fera changer d'avis. Alors, il lui faudra se résoudre à oeuvrer pour la paix. S'entêter ne sert à rien: il faut une transition consensuelle qui ne peut être définie que par le dialogue. C'est ce que demande d'ailleurs la communauté internationale. Plus vite, il comprendra cette évidence, moins il y aura de morts et de dégâts et plus vite le pays pourra envisager un redémarrage de son économie.
                 
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