A l'intention de la communauté internationale: derrière les illégalités, des souffrances humaines

Publié le par sammy rasolo

           La transition de Guy Willy Razanamasy a duré dix huit mois. Celle de Norbert Lala Ratsirahonana a duré huit mois. La première était régie par  la Convention du 31 octobre 1991 qui avait suspendu l'Assemblée nationale populaire.  La séconde était régie par la Constitution de la troisième République qui maintenait en activité toutes les Institutions. C'était des transitions plus ou moins acceptées par l'ensemble de la nation. La transition de Andry Rajoelina aura bientôt quatre mois. Elle n'est régie par aucun texte. Elle  est refusée par une bonne partie de l'opinion et par toute la communauté internationale. Pour autant, il ne s'est pas gêné pour suspendre l'Assemblée nationale et le Sénat. Ensuite, il a decidé tout seul de financer le fonctionnement de sa hat par le Budget de l'Etat sans que cet organe ait été prévu par la loi des finances. Et Il va continuer  puisqu'il va financer des élections non prévues toujours sur le Budget général de l'Etat. Normalement, au minimum, il faut une loi de finances rectificative pour régulariser ces écarts qui, théoriquement, ne sont pas tolérables en matière de finances publiques. Si, au moins, il y a avait un consensus national sur cette transition, personne ne se poserait des questions sur ces dépenses. Mais cette liberté que s'autorisent Tgv et sa hat dans la gestion des deniers publics sert uniquement à faire durer leur régime illégal, illégitime, rejeté par presque toute l'humanité. Alors on aimerait  bien entendre ou lire le satisfecit que le FMI aurait émis en faveur des putschistes.
          Comment peut-on admettre que des dirigeants ne soient encadrés par aucun texte fondamental dans la gestion du pays alors que Madagascar est supposé être une République et non une monarchie absolue ? 
          Parmi les membres de la hat, certains soutiennent même qu'une charte de la transition n'est plus nécessaire. C'est tout à fait normal, ils tiennent à rester seuls maîtres à bord du bâteau  Madagascar. Ils décideront de tout, useront et abuseront de l'absence de cadre juridique, agiront au mépris de la démocratie et des droits de l'homme, couleront l'économie, mèneront des campagnes électorales sans contradicteur, s'offriront et s'autoféliciteront de victoires électorales sans réconnaissance. Mais la réconnaissance leur importe peu. Maintenant ils sont habitués à être condamnés. Tant que ces condamnations restent verbales, elles ne les toucheront pas.
        Alors faut-il se résigner à tant d'illegalités et à la tyrannie?
         Il ne faut pas perdre de vue qu'au-delà des querelles politiques, il y a des souffrances humaines derrière cette tyrannie et ces illégalités. 
         Le "légaliste" emprisonné de manière arbitraire n'est pas seul à souffrir. Toute sa famille souffre avec lui pour  son "délit d'opinion"  (c'est bien son opinion qui lui est reprochée). Les entreprises qui ferment en raison de la suspension de l'éligibilité du pays à des avantages internationaux, signifient chômages et précarités dans nombreuses familles. Des programmes d'aides suspendus se traduisent par un accroissement de la pauvreté. Un peuple privé du droit de désigner ses dirigeants n'est plus un peuple souverain. Il n'a plus sa dignité.        
          Alors comment peut-on admettre la situation de fait actuelle ?
          La réponse est connue. La plupart ne l'admettent pas mais les putschistes sont soutenus par les militaires, ou tout au moins par la frange armée des militaires. Ils imposent leurs quatre volontés. D'où encore une fois, on ne peut que se tourner vers la communauté internationale: il est plus que temps que l'on applique à l'encontre des putschistes malgaches ce qui a été appliqué aux putschistes mauritaniens: des "sanctions individuelles" au cas où ils persistent dans leur unilatéralisme. 
          
          
          
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P
C'est bien cela. Quand on veut faire venir le SACD armé, ils disent que c'est créer une guerre malgache contre étrangers. Je me demande si cela peut être vrai partout à Mada. Personnellement, je n'ose penser qu'il faudra passer par là, pour libérer Madagascar. Il faut que quelqu' un commence.
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