Honduras - Madagascar: Deux poids, deux mesures
Le Président Zelaya va être rétabli dans ses fonctions jusqu'au résultat de l'élection présidentielle prévue se tenir le 29 novembre prochain. Il va être seulement obligé de travailler avec un gouvernement d'union nationale. Et oui ! Le Honduras a basculé dans le club des pays dirigés par des putschistes quelques mois après Madagascar mais il va être le premier à revenir à l'ordre constitutionnel. A Madagascar, certains mediateurs internationaux tentent d'imposer à tous le chef putchiste, Andry Rajoelina, comme président. Et pourquoi les Malgaches n'auraient pas droit au même retour à l'ordre constitutionnel ?
Les Etats Unis ont pesé de tout leur poids pour que le putschiste hondurien, Roberto Micheletti, cède. Les sanctions ont été réellement efficaces. Elles n'étaient pas uniquement économiques mais également individuelles. Et notamment, les putschistes honduriens ne pouvaient plus se rendre aux Etats Unis. Ni en Europe d'ailleurs. Et on ne peut que ressentir une certaine frustration face à la tournure des évènements en Honduras. Le peuple hondurien est en train de remporter une victoire tandis qu'on fait subir au peuple malgache une humiliation, acculé comme il est à accepter comme Chef de l'Etat l' auteur d'un putsch. Bien sûr, le président élu, José Manuel Zelaya, ne retrouve pas tous ses pouvoirs puisqu'il va travailler avec un gouvernement d'union nationale mais au moins, le putschiste a accepté de s'écarter. Les mêmes causes ne produiraient-elles pas les mêmes effets ?
Pour le cas de Madagascar, le Président Ravalomanana a accepté de ne pas participer à la Transition pour ne pas bloquer la résolution de la crise d'où, il est tout à fait fondé à refuser l'attribution de la présidence de la Transition au chef putschiste, Andry Rajoelina. Ne pas donner une suite positive à cette révendication légitime, c'est quelque part considérer que le peuple malgache est moins important que le peuple hondurien.
Les données de la crise ne sont pas tout à fait les mêmes dans les deux cas, feront remarquer les plus perspicaces. Et en effet, elles ne sont pas les mêmes. Les différences sautent aux yeux. D'un côté, les Etats Unis usent de toute leur influence pour faire cesser l'illégalité, de l'autre, des pays manoeuvrent dans l'ombre pour maintenir un putschiste au pouvoir. D'un côté, les présidents (en Amérique Latine) sont, pour la plupart élus. De l'autre, la plupart sont arrivés au pouvoir par un coup d'Etat. D'un côté, aucun pays ne trouve aucun intérêt à soutenir des dirigeants illégaux d'où tous parlent d'une même voix. De l'autre, officiellement, on parle d'une même voix mais le soutien de certains pays à l'endroit des putschistes est à peine caché. D'un côté,il y a eu une grande célérité dans l'application de sanctions, de l'autre, on a observé beaucoup d'hésitations.
Paul Valery a écrit " Quand on dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets, on ne dit rien car les mêmes choses ne se reproduisent jamais. Et d'ailleurs on ne peut jamais connaître toutes les causes". Le parallèle établi entre le Honduras et Madagascar semble lui donner raison. Ludwig Wittgenstein, pour sa part, est catégorique: "la croyance au rapport de cause à effet est de la superstition". Faut-il partager sa conviction ? Le peuple Malgache subit une injustice. Doit-il s'y résigner ?
En tout cas, le cas hondurien ne pourra pas être absent des discussions qui se tiendront à Addis Abeba. La communauté internationale est elle prête à assumer que l'on fasse "deux poids, deux mesures" pour deux peuples dans la même détresse? L'auteur de ces lignes ose penser que NON.
P.S: J'ai bien noté les remarques à propos de la police utilisée pour mes articles et les commentaires. Je suis en train de me pencher sur la question.
Les Etats Unis ont pesé de tout leur poids pour que le putschiste hondurien, Roberto Micheletti, cède. Les sanctions ont été réellement efficaces. Elles n'étaient pas uniquement économiques mais également individuelles. Et notamment, les putschistes honduriens ne pouvaient plus se rendre aux Etats Unis. Ni en Europe d'ailleurs. Et on ne peut que ressentir une certaine frustration face à la tournure des évènements en Honduras. Le peuple hondurien est en train de remporter une victoire tandis qu'on fait subir au peuple malgache une humiliation, acculé comme il est à accepter comme Chef de l'Etat l' auteur d'un putsch. Bien sûr, le président élu, José Manuel Zelaya, ne retrouve pas tous ses pouvoirs puisqu'il va travailler avec un gouvernement d'union nationale mais au moins, le putschiste a accepté de s'écarter. Les mêmes causes ne produiraient-elles pas les mêmes effets ?
Pour le cas de Madagascar, le Président Ravalomanana a accepté de ne pas participer à la Transition pour ne pas bloquer la résolution de la crise d'où, il est tout à fait fondé à refuser l'attribution de la présidence de la Transition au chef putschiste, Andry Rajoelina. Ne pas donner une suite positive à cette révendication légitime, c'est quelque part considérer que le peuple malgache est moins important que le peuple hondurien.
Les données de la crise ne sont pas tout à fait les mêmes dans les deux cas, feront remarquer les plus perspicaces. Et en effet, elles ne sont pas les mêmes. Les différences sautent aux yeux. D'un côté, les Etats Unis usent de toute leur influence pour faire cesser l'illégalité, de l'autre, des pays manoeuvrent dans l'ombre pour maintenir un putschiste au pouvoir. D'un côté, les présidents (en Amérique Latine) sont, pour la plupart élus. De l'autre, la plupart sont arrivés au pouvoir par un coup d'Etat. D'un côté, aucun pays ne trouve aucun intérêt à soutenir des dirigeants illégaux d'où tous parlent d'une même voix. De l'autre, officiellement, on parle d'une même voix mais le soutien de certains pays à l'endroit des putschistes est à peine caché. D'un côté,il y a eu une grande célérité dans l'application de sanctions, de l'autre, on a observé beaucoup d'hésitations.
Paul Valery a écrit " Quand on dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets, on ne dit rien car les mêmes choses ne se reproduisent jamais. Et d'ailleurs on ne peut jamais connaître toutes les causes". Le parallèle établi entre le Honduras et Madagascar semble lui donner raison. Ludwig Wittgenstein, pour sa part, est catégorique: "la croyance au rapport de cause à effet est de la superstition". Faut-il partager sa conviction ? Le peuple Malgache subit une injustice. Doit-il s'y résigner ?
En tout cas, le cas hondurien ne pourra pas être absent des discussions qui se tiendront à Addis Abeba. La communauté internationale est elle prête à assumer que l'on fasse "deux poids, deux mesures" pour deux peuples dans la même détresse? L'auteur de ces lignes ose penser que NON.
P.S: J'ai bien noté les remarques à propos de la police utilisée pour mes articles et les commentaires. Je suis en train de me pencher sur la question.