Incompétence du Conseil d'Etat. Doute bien légitime du citoyen
La "présidence de la Transition" existe-elle ? Son "inexistence" a été l'un des arguments invoqués par les avocats de Monja Roindefo dans la procédure tendant à obtenir le sursis à exécution du décret de nomination de Eugène Mangalaza. Le Conseil d'Etat, en la matière, estime que seule la HCC peut répondre à la question. La réponse est curieuse dans la mesure où c'est une juridiction, un composant d'une institution officielle, qui le dit. Ceci veut dire que l'on est encore quelque part entre la transition unilatérale et bancale née du coup d'Etat du 17 mars et la transition prévue par les Accords de Maputo. Et pourtant, c'est bien en sa qualité de président de la Transition tirée des prétendus accords de Carlton que Andry Rajoelina s'est permis de nommer Eugène Mangalaza à la primature. Si la plus haute juridiction administrative du pays qu'est le Conseil d'Etat ne peut pas affirmer si Andry Rajoelina est "Président de la Transition" ou non, comment pourra-t-on exiger que le simple citoyen réconnaisse cette qualité à Tgv?
Ceci prouve, encore une fois, que soutenir que les prétendus accords de Carlton peuvent s'appliquer indépendamment de l'approbation des quatre chefs de mouvance est loin d'être logique. Il est clair que même les institutions officielles attendent une certaine "officialisation" de ces accords. Et cette "officialisation" ne peut être que la signature des quatre chefs de mouvance. Si Eugène Mangalaza lui-même ne croit pas devoir se prévaloir de son titre de "premier ministre" et a preféré préalablement à toute prise de fonction se rendre à Paris pour consulter son "chef" (Didier Ratsiraka) plutôt que le supposé président de la Transition, c'est parce qu'il estime sans doute qu'il faut cette "officialisation". Le décret de Andry Rajoelina à lui-seul ne peut conférer à l'acte de répartition des trois premiers postes de la Transition ce caractère officiel puisque lui-même ne sera "président" (s'il arrive à se faire accepter bien sûr, ce qui est encore une vraie question à l'heure actuelle) qu'en vertu de cet acte. En tout cas, un communiqué du GIC à lui-seul ne suffit pas, comme le soutient Monja Roindefo, pour que les décisions prises à Carlton deviennent officielles et applicables.
Une précision s'impose: l'auteur de ces lignes est tout à fait neutre dans le différend qui oppose Andry Rajoelina et Monja Roindefo. Ou mieux, il trouve la situation plutôt cocasse. Deux "putschistes" qui se bataillent à coups d'arguments juridiques ne peuvent pas être pris au sérieux. Le langage qu'ils connaissent, c'est plutôt la violence. Ils seraient plus crédibles dans des rôles de cowboy qui règlent leurs comptes à coups de pistolets plutôt que dans des rôles de fins procéduriers.
On sait maintenant que Monja Roindefo ne s'avoue pas vaincu. Il a introduit une nouvelle requête tendant à obtenir la révision du procès. L'initiative est vouée à l'échec mais elle démontre qu'entre les deux chefs putschistes, la hache de guerre est loin d'être enterrée. Mais le vrai enjeu, dans la crise actuelle, n'est pas de savoir qui des deux va gagner. Il est au centre de négociations qui se déroulent ailleurs qu'à Madagascar et il est lié à la confirmation ou non de Andry Rajoelina à la présidence de la Transition. Et oui, Tgv se rend compte que les armes ne suffisent pas. Il faut aussi savoir discuter avec le coeur et avec la tête...Et malgré tout, l'issue n'est pas nécessairement celle qui est espérée.
Ceci prouve, encore une fois, que soutenir que les prétendus accords de Carlton peuvent s'appliquer indépendamment de l'approbation des quatre chefs de mouvance est loin d'être logique. Il est clair que même les institutions officielles attendent une certaine "officialisation" de ces accords. Et cette "officialisation" ne peut être que la signature des quatre chefs de mouvance. Si Eugène Mangalaza lui-même ne croit pas devoir se prévaloir de son titre de "premier ministre" et a preféré préalablement à toute prise de fonction se rendre à Paris pour consulter son "chef" (Didier Ratsiraka) plutôt que le supposé président de la Transition, c'est parce qu'il estime sans doute qu'il faut cette "officialisation". Le décret de Andry Rajoelina à lui-seul ne peut conférer à l'acte de répartition des trois premiers postes de la Transition ce caractère officiel puisque lui-même ne sera "président" (s'il arrive à se faire accepter bien sûr, ce qui est encore une vraie question à l'heure actuelle) qu'en vertu de cet acte. En tout cas, un communiqué du GIC à lui-seul ne suffit pas, comme le soutient Monja Roindefo, pour que les décisions prises à Carlton deviennent officielles et applicables.
Une précision s'impose: l'auteur de ces lignes est tout à fait neutre dans le différend qui oppose Andry Rajoelina et Monja Roindefo. Ou mieux, il trouve la situation plutôt cocasse. Deux "putschistes" qui se bataillent à coups d'arguments juridiques ne peuvent pas être pris au sérieux. Le langage qu'ils connaissent, c'est plutôt la violence. Ils seraient plus crédibles dans des rôles de cowboy qui règlent leurs comptes à coups de pistolets plutôt que dans des rôles de fins procéduriers.
On sait maintenant que Monja Roindefo ne s'avoue pas vaincu. Il a introduit une nouvelle requête tendant à obtenir la révision du procès. L'initiative est vouée à l'échec mais elle démontre qu'entre les deux chefs putschistes, la hache de guerre est loin d'être enterrée. Mais le vrai enjeu, dans la crise actuelle, n'est pas de savoir qui des deux va gagner. Il est au centre de négociations qui se déroulent ailleurs qu'à Madagascar et il est lié à la confirmation ou non de Andry Rajoelina à la présidence de la Transition. Et oui, Tgv se rend compte que les armes ne suffisent pas. Il faut aussi savoir discuter avec le coeur et avec la tête...Et malgré tout, l'issue n'est pas nécessairement celle qui est espérée.