Rien n'est acquis. Eugène Mangalaza marche sur des oeufs
Un temps tentés par l'acceptation des accords de Carlton pour que le pays retrouve la paix, les légalistes ont été tirés de la résignation par le refus de Marc Ravalomanana d'avaliser ce qui n'était qu'une tentative de légitimation de longs mois d'usurpation. Et l'espoir renaît. Le refus, on le pensait, allait engager les légalistes dans une lutte solitaire à issue aléatoire. Mais Marc Ravalomanana, par son refus de se rendre à Genève, a rappelé à tous qu'il est incontournable. Eugène Mangalaza l'a compris. Il prefère manifestement attendre l'issue de la rencontre d'Addis Abeba avant de se prévaloir de son titre de "Premier ministre de consensus". Contrairement à ce qui a été affirmé, ce n'était pas du tout la décision du Conseil d'Etat qu'il attendait. Il est clair que Monja Roindefo a perdu la partie. Ces multiples protestations et actions en justice ne sont que des combats d'arrière garde. Mais pour autant, Eugène Mangalaza n'a pas encore tout à fait gagné. Il marche sur des oeufs. Il ne veut pas apparaître comme un allié de Andry Rajoelina. Il comprend, lui-aussi, que le communiqué de Carlton et le décret de nomination signé par Andry Rajoelina ne suffisent pas à faire de lui le vrai "premier ministre de consensus" même si personne ne remet en cause le choix qui s'est porté sur lui. Les données de la crise ne sont pas stables. Il est prévisible que c'est toute la répartition définie au cours de la réunion de Carlton qui sera remise en cause au cas où les chefs de mouvance ne parviennent pas à un consensus à Addis Abeba.
En tout cas, plus personne ne croit que les accords de Carlton sont la seule application possible des Accords de Maputo. Et l'enjeu de la nouvelle bataille est désormais d'avoir de son côté la communauté internationale. Elle a toujours été du côté de Marc Ravalomanana avant Carlton. Depûis, elle est sûrement divisée. Les "tuteurs" de Andry Rajoelina essaient de l'imposer en invoquant des arguments très discutables. Marc Ravalomanana campe résolument sur sa position. Il est clair qu'il est soutenu par une entité puissante sinon il aurait abandonné. Et ce genre de soutien ne s'obtient que par des efforts colossaux de persuasion. Mais comme on dit, "Le monde est du côté de celui qui est debout". C'est un proverbe arabe. Il véhicule un message assez fort puisqu'il signifie que le gagnant est toujours celui qui ne cède pas, celui qui n'abandonne pas. Mais qu'il soit clair: il s'adresse à ceux qui luttent pour une cause juste et non à ceux qui ne causent que problèmes et misères à autrui. Il ne s'adresse pas à ceux qui ont plongé le pays dans la crise. Et le soutien international dont béneficiaient les légalistes prouve la véracité du proverbe. Les légalistes ne se sont pas resignés et ne se sont pas pliés au fait accompli. Ils ont dénoncé le coup d'Etat et la violence qui en était le corrolaire, ils n'ont pas arrêté de resister et ils ont été soutenus par presque toute la communauté internationale. Ceux qui ne les soutenaient pas n'osaient pas se montrer au grand jour. Ils agissaient dans l'ombre pour faire admettre leurs protégés dans les instances internationales. Soutenir des putschistes était immoral et ceux qui le faisaient ne voulaient pas s'afficher ouvertement. Mais il faut réconnaître qu'ils ont su manoeuvrer. Les prétendus accords de Carlton allaient être le couronnement de ces basses intrigues. Ces accords signifiaient qu'ils allaient garder le poste principal de la Transition même s'ils devaient céder la primature à une autre mouvance et partager de manière égale les ministéres avec les autres. Ils allaient juste ranger aux oubliettes la "forte objection" formulée par les légalistes.
Addis Abeba aboutira peut être à de grands chamboulements. Une chose est sûre: la paix véritable et authentique ne verra jamais le jour si l'on ne tient pas compte de la frustration de millions de Malgaches. "La paix à n'importe quel prix, ce n'est plus la paix", disait Eve Curie.
Julien Benda: "La paix, si jamais elle existe, ne reposera pas sur la crainte de la guerre mais sur l'amour de la paix".
En tout cas, plus personne ne croit que les accords de Carlton sont la seule application possible des Accords de Maputo. Et l'enjeu de la nouvelle bataille est désormais d'avoir de son côté la communauté internationale. Elle a toujours été du côté de Marc Ravalomanana avant Carlton. Depûis, elle est sûrement divisée. Les "tuteurs" de Andry Rajoelina essaient de l'imposer en invoquant des arguments très discutables. Marc Ravalomanana campe résolument sur sa position. Il est clair qu'il est soutenu par une entité puissante sinon il aurait abandonné. Et ce genre de soutien ne s'obtient que par des efforts colossaux de persuasion. Mais comme on dit, "Le monde est du côté de celui qui est debout". C'est un proverbe arabe. Il véhicule un message assez fort puisqu'il signifie que le gagnant est toujours celui qui ne cède pas, celui qui n'abandonne pas. Mais qu'il soit clair: il s'adresse à ceux qui luttent pour une cause juste et non à ceux qui ne causent que problèmes et misères à autrui. Il ne s'adresse pas à ceux qui ont plongé le pays dans la crise. Et le soutien international dont béneficiaient les légalistes prouve la véracité du proverbe. Les légalistes ne se sont pas resignés et ne se sont pas pliés au fait accompli. Ils ont dénoncé le coup d'Etat et la violence qui en était le corrolaire, ils n'ont pas arrêté de resister et ils ont été soutenus par presque toute la communauté internationale. Ceux qui ne les soutenaient pas n'osaient pas se montrer au grand jour. Ils agissaient dans l'ombre pour faire admettre leurs protégés dans les instances internationales. Soutenir des putschistes était immoral et ceux qui le faisaient ne voulaient pas s'afficher ouvertement. Mais il faut réconnaître qu'ils ont su manoeuvrer. Les prétendus accords de Carlton allaient être le couronnement de ces basses intrigues. Ces accords signifiaient qu'ils allaient garder le poste principal de la Transition même s'ils devaient céder la primature à une autre mouvance et partager de manière égale les ministéres avec les autres. Ils allaient juste ranger aux oubliettes la "forte objection" formulée par les légalistes.
Addis Abeba aboutira peut être à de grands chamboulements. Une chose est sûre: la paix véritable et authentique ne verra jamais le jour si l'on ne tient pas compte de la frustration de millions de Malgaches. "La paix à n'importe quel prix, ce n'est plus la paix", disait Eve Curie.
Julien Benda: "La paix, si jamais elle existe, ne reposera pas sur la crainte de la guerre mais sur l'amour de la paix".