"Les outres vides s'enflent du vent".

Publié le par sammy rasolo

                          "Jouïs du présent, le reste est hors de toi". C'est une citation tirée de la bible, un verset du livre de l'Ecclesiaste. Quand tout va mal et que la tourmente gagne nos coeurs, il est toujours bon de pouvoir se réposer sur quelque chose de solide. Et le solide pour celui qui croit ne peut être que la parole divine. Il ne peut pas être les Accords de Maputo ou d'Addis Abeba puisque malgré les formules souples et fourre-tout, interprétables et interpretées dans tous les sens, la classe politique n'est toujours pas arrivée à s'entendre sur la composition du gouvernement de la Transition. Ni même sur les lieux où s'établiront les deux co-présidents. Ceci signifie tout simplement qu'on ne peut pas faire confiance à la bonne foi des hommes. Habitués à manipuler, à tricher, certains remettent sans cesse en cause le minimum, que l'on croyait acquis même sans être mentionné dans les textes. Trois questions sont particulièrement significatives en la matière.
                            Tout d'abord, la présidence, partout ailleurs, a son siège. Et il est normal que tous les présidents y ont leurs bureaux. Les co-présidents sont aussi présidents, comme leur nom l'indique. Ils ont le droit d'avoir leur petit quartier à Iavoloha qui, par ailleurs est suffisamment vaste pour les accueillir tous si Andry Rajoelina, jaloux de ses petits privilèges, fait preuve de bonne volonté. On ne peut que lui conseiller plus de souplesse. Ce sont "les outres vides qui s'enflent du vent" (adage). Ce serait vraiment ridicule si les trois récouraient à la médiation internationale pour  que tout le monde ait son bureau dans un palais présidentiel. Tout comme on ne peut que lui demander plus d'engagement dans l'esprit de partage dans la constitution du gouvernement de la Transition.
                           Ensuite, traditionnellement, le Président de la République a la haute main sur les ministères de souveraineté comme ceux des finances, du ministères des affaires étrangères, de la Justice, de la défense. Cette règle est une survivance des pratiques féodales où tous ces domaines relevaient du domaine regalien. Dans une République, on admet que les mêmes domaines doivent relever du pouvoir du Président en vertu de son élection au suffrage universel. Il est alors évident qu'un président non-élu n'est pas fondé à révendiquer tous ces ministères. Et d'ailleurs, les deux principes fondateurs de la Transition sont le consensus et le partage. Alors la mouvance Rajoelina n'est nullement fondée à réclamer plus que les autres.    
                          Toujours, dans le même ordre d'idées, à propos de présidence, il n'est pas inutile de se referer aux formules qui marchent. Et il est impossible de ne pas se pencher sur le système suisse. La gouvernance, au sommet, est assumée de manière collégiale en Suisse. Le Conseil fédéral est la plus haute instance de gouvernance. Le membre président du Conseil fédéral est élu par l'Assemblée pour un an. Il préside les rencontres du Conseil et assume certains devoirs protocolaires. Il ne possède pas de pouvoir supérieur aux autres membres. Le président est désigné à la session d'hiver (décembre) des Chambres fédérales. Traditionnellement, la charge se transmet par doyenneté et le vice-président de l'année précédente devient président le 1er janvier de chaque année. A Madagascar, faute d'être parvenu à un consensus sur la présidence de la Transition, la formule collégiale s'est imposée. Mais certains ne l'ont toujours pas compris. Ils refusent d'admettre qu'une supériorité protocolaire ne signifie pas supériorité en pouvoir. Les Accords d'Addis Abeba ne stipulent nulle part que le président a le dernier mot en cas de désaccord avec les co-présidents. Lesdits accords n'établissent aucune hierarchie sur la valeur des signatures des trois présidents. Alors restons aux accords, rien qu'aux accords, tous les accords en la matière. Le respect des engagements est juste un principe moral, non écrit, qui rend la vie sociale possible.  

                           
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A
<br /> mais comment voulez-vous que tgv ne continue pas à faire des caprices. a chq fois qu'il le fait, il obtient ce qu'il veut. des exp ? il faut que r8 ré ouvre ma radio/télé, il faut que r8<br /> démissionne, il faut que je sois le président, etc .. et à chq fois, aussi incroyable que cela paraisse, il obtient gain de cause. alors ne nous étonnons plus. soit il fallait lui loger une balle<br /> dans la tête dès le départ, soit on assume.. sans maturité, sans diplôme, sans expériences, sans peuple derrière mais avec apparemment bcp de sous, voilà où il en est et voilà où on en est<br /> <br /> <br />
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C
<br /> La Suisse est un pays exemplaire en terme de démocratie. On peut en faire un idéal mais on est très loin derrière, elle reste dans le domaine du rêve...<br /> Pour avoir eu l'opportunité de faire venir des parlementaires et des maires suisses à Madagascar et de les faire rencontrer des parlementaires et des maires malgaches, plusieurs points ont étonnés<br /> nos élus: le président qui change tous les ans; les parlementaires qui se réunissent en session après les heures de bureau car être député n'est pas un métier ni une opportunité de s'enrichir,<br /> c'est un service qu'on rend à la Nation; le recouvrement fiscal proche de 95% permet à l'Etat et aux collectivités d'avoir les ressources suffisantes pour fonctionner...<br /> Pour la petite histoire, ayant vécu dans ce pays, construire une route, ouvrir un petit abattoir... demandent l'avis de tous les citoyens. En d'autres termes, la démocratie demande du temps, une<br /> éducation citoyenne et une culture du partage de l'information...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Est - ce vraiment ce bambino qui veut perturber ce consensus mis en place, ou bien chataigner ( français)qui ne trouve pas ses avantages dans ce modele etabli?!<br /> Et la marionnette qui suit comme un chien en laisse derriere tout ce la .<br /> Preuve que les Joyannet & co n'y adhere pas du tout à cette forme de reforme presidentiel à Madagascar , il ne s'attendait pas à cela , il veut qu e le sang coule encore une fois pour que la<br /> recuperation se fasse facilement .<br /> NE NOUS LAISSONS PAS FAIRE .<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Vraiment la preuve que le plus jeune, et chef de la mouvance rajoelina, ne savait vraiment pas ce qu'il sinait. Ce n'est pas pour rien qu'il est important d'avoir un minimum de diplômes! Quand on<br /> ne les a pas, au moins l'âge compense cette lacune et même l'âge (de la maturité), le petit ne l'a pas. J'ai honte. Content de voir les 4 mouvances à la tête du pays, mais déçu de constater que le<br /> handicap déploré (sans diplome) est réellement un handicap.<br /> <br /> <br />
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Z
<br /> j'ajouterai même plus :"CE SONT LES BIDONS VIDES QUI RESONNENT". Comme il ne pourra plus rien faire sil les sièges de la souveraineté ne lui sont pas attribuées, il fait encore son caprice<br /> d'enfant.<br /> <br /> SEM Messieurs REKOTOVAHINY et FITSON RAKOTO ANDRIANIRINA, en tant que co-présidents, vous devrez réagir face à cette bassesse d'esprit de Andry RADOMELINA. Nous oserions sincèrement espèrer, que<br /> vous agirez en conséquence pour ne pas perdre votre crédibilité et votre prestige en tant que CO-PRESIDENTS. On a confiance en vous!<br /> <br /> Comment pouvez-vous supporter les caprices, l'entêtement, la mégalomanie exacerbée de ce petit voyou invétéré. Réagissez; réagissez, réagissez!<br /> <br /> <br />
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