Madagascar aux Malgaches ! Un nationalisme très circonstanciel et égoïste dans la bouche de Tgv

Publié le par sammy rasolo

                                Madagascar appartient aux Malgaches. C'est incontestable. Mais on constate, depuis le début de cette crise, que Andry Rajoelina et ses amis se comportent comme si le pays est leur propriété privée. Ils décident de gérer le pays sans se reférer au peuple qui, dans une démocratie, est le détenteur de la souveraineté. Ils décident de gérer les deniers publics sans contrôle. A ce sujet, il convient de rappeler qu'une loi de finances est votée et adoptée par les représentants du peuple. Une ordonnance, dans l'actuelle tyrannie, est prise par un président autoproclamé non élu. Le seul contrôle est celui de la HCC mais on peut se demander légitimement par rapport à quel droit et par rapport à quel texte. La Constitution ne s'applique plus. Et si la HCC estime qu'elle peut faire l'objet d'une application sélective, une ordonnance, à la place de la loi de finances, ne peut être que nulle de plein droit puisque contraire à la loi fondamentale, la première loi d'ordre public. Sans compter que personne ne réconnaît aucune crédibilité à la HCC après la validation des ordonnances de mars 2009. Alors, il faut bien dire ce qui est: les deniers publics sont utilisés et gérés sans contrôle puisque l'ordonnateur principal, le président de la hat en l'occurence, qui est d'ailleurs l'auteur de l'ordonnance de finances, n'est soumis à aucun contrôle. Il est à la fois exécutif et législatif. Et le comble est que, légalement, il n'a reçu aucun mandat du peuple pour gérer les finances publiques. Mais on ne peut que s'incliner devant les faits: impuissant devant le despotisme des dirigeants illégaux soutenus par l'armée.
                                Alors oui ! Bien sûr que Oui! Madagascar appartient aux Malgaches mais c'est juste un slogan creux. Il appartient à Tgv et ses compagnons putschistes pour l'heure. Sinon comment peuvent-ils décider seuls d'organiser des législatives ? Ce, contre l'avis de tous qui trouvent qu'une élection présidentielle est plus urgente pour que la question de la légitimité ne se pose plus. Il faut comprendre, encore une fois, et il faut être bête pour ne pas le comprendre, que si Tgv est autant contesté aussi bien à l'intérieur qu' à l'extérieur, c'est parce que son accession au pouvoir est non seulement illégal mais aussi illégitime. Pour l'heure, il n'y a qu'un moyen pour rattraper cette illégalité: se conformer aux Accords de Maputo qu'il faut bien admettre comme un consensus national par défaut. Pour ce qui est de la légitimité, il n'y a que l'élection présidentielle qui peut la lui conférer. A condition qu'il gagne, naturellement. Les législatives seront juste un artifice pour se maintenir plus longtemps, indûment, au pouvoir. 
                               De tout ceci, Tgv devrait se mettre dans la tête qu'il ne représente que lui-même et son entourage. Alors affirmer que Madagascar appartient aux Malgaches dans le contexte des pressions internationales est un argument qui sonne creux. Comme tous les arguments de la hat en général. Ce nationalisme de façade, très circonstanciel, est  juste de l'égoïsme. Si vous êtes réellement convaincu que Madagascar appartient aux Malgaches, laissez-les confirmer par le biais d'une élection présidentielle, organisée de manière consensuelle et inclusive, qu'ils veuillent bien de vous comme président !
                               Une vision manichéenne du monde et des choses n'est jamais juste. Mais pour le cas de la crise malgache, s'il faut partager les responsabilités, il n'est pas faux d'affirmer que Tgv, à quatre vingt dix pour cent, est la source de tous les maux dont souffre le pays. Et l'on ne peut sincèrement que s'étonner que des supposés intellectuels le soutiennent. Une lettre d'un lecteur, publié dans la tribune libre, de Madagascar Tribune, a particulièrement retenu l'attention de l'auteur de cet article. Cecilien Ratiarson est le nom de l'auteur. Il est, semble-t-il, un expert en Gouvernance. La teneur de sa missive confirme ce titre. Cette lettre qu'il a intitulée "nous sommes les derniers remparts", est comme un "appel contre l'indignité" adressé aux intellectuels. Il a su exprimer par des mots justes, dépouillés de la passion qui anime votre serviteur, ce que devrait être la position d'un intellectuel malgache par rapport à la crise. Il appelle les intellectuels à ne pas se rendre complices de toutes les dérives actuelles. Sa missive est très juste dans son contenu mais il faut quand même préciser à son intention que le rempart , malheureusement, est déjà parti en mille morçeaux.

                    
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