Une procédure à tenter: la Cour Pénale Internationale

Publié le par sammy rasolo

                  Les membres du Gouvernement de Manandafy Rakotonirina sont connus. Ou du moins une partie. Ce ne sont pas les noms des ministres qui comptent mais le fait pour les légalistes de ne pas se résigner. Il est capital, dans le contexte actuel de repression féroce contre les manifestants, de montrer que l'on ne rénonce pas à défendre ce qui est juste. Et quels que soient les reproches qu'on puisse faire à Marc Ravalomanana, le "coup d'Etat" est un crime qui, en plus, est en train de ruiner complètement l'économie du pays. Et cette destruction n'est pas abstraite, elle est bien réelle: les Malgaches s'en rendent à compte à travers  le renchérissement général des PPN, la depréciation de l'ariary, les pertes d'emplois, les fermetures d'entreprises...Et au plan humain, celui qui prétendait respecter la démocratie quand il n'était que leader d'un mouvement de contestation, foule chauque jour au pied les droits humains, et en premier le plus important: le droit à la vie.
                 Au nom de ceux qui ont péri, de ceux qui sont injustement détenus, mais aussi au nom de la démocratie et de la République, il faut acculer les putschistes à abandonner. Et il faut tenter d'impliquer encore  plus la communauté internationale. En sus de l'activité diplomatique intense du Président de Ravalomanana, il faut aussi essayer de déclencher une procédure au niveau de la Cour Pénale Internationale, celle-là même qui a condamné le Président du Soudan, Al Bashir. Parmi les crimes qui relèvent de la compétence de cette Cour, figurent ceux "commis contre une  population civile  dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique pour des motifs d'ordre politique, racial, ethnique ou religieuse". La repression contre les légalistes n'est pas une attaque généralisée mais par contre elle est systématique. Par ailleurs, les légalistes, s'ils tentent "le coup", pourront faire de Madagascar une jurisprudence en Droit pénal international, en faisant condamner les putschistes aux commandes du pays pour "coup d'Etat". Jusqu'ici, les auteurs de coup d'Etat , pour la plupart, même s'ils ne sont plus au pouvoir échappent à toute sanction en se refugiant dans des pays qui, paradoxalement, sont reputés respecteux du Droit. Cette procédure est tout à fait "jouable", nous le pensons. Tout simplement parce que la communauté internationale a condamné à l'unanimité la prise illégale du pouvoir, alors il n'y a pas de raison pour qu'ils ne soutiendraient pas une démarche qui tendrait à faire condamner les auteurs de ce crime.  Et comme  la Justice malgache est contrôlée par les putschistes, la seule possibilité est la Justice internationale. La Cour Pénale Internationale, signalons-le,  peut être saisie par un Etat membre et Madagascar l'est. Et justement, le Président légal élu, Marc Ravalomanana, ou ses mandataires, est le seul habilité à représenter l'Etat malgache. Il doit tenter cette procédure, même s'il n'y a que 50% de chances pour qu'elle aboutisse, au nom des gens qui se font tuer, tabasser et emprisonner, par les brutes soldatesques du Capsat.
               Plus modestement, il faut intéresser les associations internationales de défense des droits de l'homme, comme "Amnesty International", au cas malgache.
               En tout cas, aux vaillants manifestants, aux morts (dont Haja , la bouquiniste,  et les deux policiers  tués par balle), aux détenus, dont le courageux Razily arrêté pour avoir brandi le drapeau malgache, "CHAPEAU BAS !"
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